Kinshasa, 20 décembre 2024- L’organisation Justicia Asbl, engagée dans la défense des droits humains et le développement durable, a applaudi la démarche du gouvernement congolais qui a intenté une action en justice contre les filiales d’Apple en Belgique et en France. Cette plainte dénonce l’implication présumée du géant américain dans l’utilisation de minerais critiques issus d’une exploitation illégale en RDC, particulièrement dans l’Est du pays, une région dévastée par des conflits alimentés par ces ressources naturelles.
Dans un communiqué publié ce vendredi, Justicia Asbl qualifie cette initiative de « pas crucial » vers l’assainissement de la chaîne d’approvisionnement des minerais stratégiques. L’organisation affirme que cette action pourrait contribuer à briser le cycle des conflits liés à l’exploitation illégale des ressources et offrir une chance à la paix dans l’Est de la RDC, un objectif recherché depuis des décennies.
Cependant, Justicia Asbl suggère que la stratégie juridique aurait pu être plus percutante si elle avait ciblé directement la maison mère d’Apple aux États-Unis, plutôt que ses filiales européennes. “Les filiales belges et françaises pourraient ne pas avoir de lien direct avec les fonderies accusées d’acquérir des minerais illégaux”, a-t-elle précisé, tout en exhortant les autorités congolaises à renforcer leur dossier avec des preuves irréfutables.
L’organisation appelle également à une mobilisation internationale pour accompagner cette action en justice. Justicia Asbl exhorte les mécanismes régionaux comme la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs), ainsi que des organisations internationales comme Global Witness et les Nations Unies, à s’associer aux efforts du gouvernement congolais pour mettre un terme à l’exploitation illégale des ressources.
Pour Justicia Asbl, cette plainte, si elle est bien menée, pourrait envoyer un signal fort aux multinationales, les incitant à adopter une plus grande responsabilité dans leurs chaînes d’approvisionnement. Elle souligne l’importance de briser le lien entre l’exploitation des ressources naturelles et le financement des conflits, un défi majeur pour la paix durable dans l’Est de la RDC.
Cette initiative judiciaire s’inscrit dans la continuité d’une mise en demeure adressée à Apple par la RDC en avril dernier. À l’époque, Apple avait fermement rejeté les accusations, affirmant qu’aucune preuve ne reliait ses fournisseurs à des groupes armés en RDC. Avec cette nouvelle action en justice, le gouvernement congolais espère mettre en lumière les responsabilités des multinationales dans cette problématique complexe.