Kinshasa, 24 décembre 2024- Les habitants de Kinshasa subissent depuis quelques jours une hausse vertigineuse des prix des transports en commun. Cette flambée des tarifs, constatée par un reporter d’Enquête.cd, coïncide avec l’effervescence des fêtes de fin d’année, période où les déplacements s’intensifient dans la capitale.
Sur plusieurs trajets emblématiques, comme le Rond-Point Ngaba au Rond-Point Victoire, les prix ont doublé, passant de 1 000 à 2 000 francs congolais. “C’est vraiment difficile pour nous, les petits travailleurs. Comment peut-on se déplacer dans ces conditions ?”, s’indigne Marie, vendeuse de fruits au marché Victoire.
D’autres lignes, telles que Kingabwa IZAM-Marché central, enregistrent également des augmentations importantes, atteignant parfois 2500 FC pour une course qui coûtait à peine 1000 FC. Ces hausses touchent toutes les couches sociales, particulièrement les ménages modestes.
Dans la commune de Ngaliema, les habitants du quartier Ozone disent dépenser 2000 FC pour rejoindre le centre-ville. “On est pris au piège, entre des prix exagérés et des transports publics quasi inexistants”, se plaint Jean-Pierre, enseignant.
La situation est encore plus critique avec les motos-taxis, appelés « Wewa ». Ces derniers fixent leurs prix de manière arbitraire, parfois en fonction de l’apparence des clients. “Si tu portes une chemise chic, ils te demandent 5 000 FC pour un trajet qui devrait coûter 1 500 FC”, explique Patrick, un habitant de Lemba.
Aux hausses de tarifs s’ajoutent des embouteillages monstres et la pénurie de transports publics, aggravant le calvaire des Kinois. “On perd des heures dans les bouchons et on paie le double. C’est insupportable”, témoigne une passagère épuisée.
Face à ces dérives, le ministère provincial des Transports se veut rassurant. “Nous avons déjà élaboré une grille tarifaire pour les transports en commun. Elle sera publiée dans les prochains jours”, a déclaré un porte-parole du ministère.
Cependant, les usagers restent sceptiques quant à l’application effective de ces mesures. “C’est toujours des promesses. Mais sur le terrain, rien ne change”, déplore Nathalie, une couturière du marché Gambela.
Avec les fêtes qui approchent, les Kinois espèrent une intervention rapide des autorités pour limiter cette flambée des prix. En attendant, nombreux sont ceux qui réduisent leurs déplacements ou marchent sur de longues distances pour économiser.
Les défis du transport à Kinshasa rappellent l’urgence de réformer un secteur vital pour des millions d’habitants. Mais en ce moment, pour beaucoup, se déplacer reste un luxe difficilement accessible.