Kinshasa, 25 décembre 2024- En ce jour de Noël, les grandes places emblématiques de Kinshasa comme la Gare centrale ou la Place Victoire brillent par l’absence de décorations festives. Ces lieux, autrefois symboles de la féérie de Noël, sont cette année plongés dans une sobriété inhabituelle.
Pendant plusieurs années, Kinshasa s’était habituée à voir sapins, guirlandes lumineuses et autres décorations illuminer ses espaces publics. Cette année, ces symboles festifs semblent avoir déserté la capitale, laissant place à un décor bien plus austère.
Les récentes intempéries ont ajouté au tableau une note de désolation. De nombreuses flaques d’eau jonchent les routes, des caniveaux restent inondés, et des déchets plastiques s’accumulent dans les ruelles, donnant à Kinshasa l’allure d’une ville éprouvée.
Cependant, dans certains établissements privés, la magie de Noël est bien présente. Les hôtels de luxe, banques et supermarchés affichent fièrement sapins, guirlandes et autres ornements lumineux, contrastant avec la morosité des espaces publics.
Quelques exceptions dans le paysage public
Quelques bâtiments publics rompent la monotonie ambiante. La Caisse sociale d’épargne et le siège de l’ONATRA arborent des décorations sur le boulevard du 30 Juin, offrant un rare aperçu de l’esprit de Noël dans les édifices gouvernementaux.
“C’est triste de ne pas voir les décorations habituelles. Noël, c’est aussi la beauté de la ville qui nous met dans l’ambiance”, regrette Madeleine, une habitante de Gombe. Pour elle, ces absences reflètent un manque d’attention aux traditions festives.
Pour d’autres, comme Pierre, chauffeur de taxi, l’absence des décorations est compréhensible. “Avec les inondations et tous les problèmes qu’on a, ce n’est pas la priorité. On doit d’abord régler les vraies urgences.”
Certains observateurs pointent également du doigt le coût élevé des décorations, jugé incompatible avec les défis financiers de la ville. “La situation économique est difficile. Peut-être que les fonds pour Noël ont été redirigés vers d’autres besoins”, avance un commerçant de Matete.
Face à ce contexte, les habitants de Kinshasa semblent se tourner davantage vers des célébrations familiales, loin des grandes manifestations publiques. “Noël, c’est avant tout dans nos cœurs”, philosophe Claudine, mère de trois enfants.
Alors que Kinshasa passe un Noël plus sobre, la question de l’avenir de ses traditions festives reste posée. Peut-être faut-il attendre des jours meilleurs pour revoir la ville se parer de lumières et d’espoir.