Kinshasa, 27 décembre 2024- Les relations déjà fragiles entre Kinshasa et Kampala ont été ébranlées après un tweet controversé de Muhoozi Kainerugaba, fils du président ougandais Yoweri Museveni et chef des forces de défense ougandaises. Muhoozi a lancé un ultimatum aux “mercenaires blancs” à Goma et Sake, exigeant leur départ immédiat du territoire congolais.
Face à ces propos jugés offensants, le gouvernement congolais a rapidement réagi en convoquant Matata Tawara, chargé d’affaires ougandais à Kinshasa, le 18 décembre. L’objectif : obtenir des explications officielles de Kampala sur ces déclarations.
Cette escalade verbale a suscité des réactions au-delà du cercle gouvernemental. Deux grandes figures politiques congolaises, Joseph Kabila et Moïse Katumbi, se sont rencontrées à Addis-Abeba pour discuter de la situation préoccupante dans l’Est de la RDC.
Dans un communiqué commun, les deux opposants ont dénoncé la présence croissante de forces étrangères et de mercenaires sur le territoire congolais. Ils ont également appelé le gouvernement en place à agir avec fermeté pour mettre un terme à cette situation.
Kabila et Katumbi insistent sur l’importance de respecter les accords de Nairobi et de Luanda, qui visent à ramener la stabilité dans l’Est du pays. Selon eux, la mise en œuvre de ces accords est cruciale pour restaurer la souveraineté congolaise et garantir la paix.
Le tweet de Muhoozi intervient dans un contexte de tensions accrues dans la région, où la présence de groupes armés et d’acteurs étrangers complexifie davantage la crise. Les relations bilatérales entre la RDC et l’Ouganda pourraient être encore plus fragilisées par cet épisode.
Pour l’heure, Kinshasa attend des clarifications concrètes de Kampala, tandis que la classe politique congolaise continue de faire pression pour une gestion plus rigoureuse des crises dans l’Est du pays. Cette affaire reflète une fois de plus les défis géopolitiques de la région des Grands Lacs.