Kinshasa, 02 janvier 2025- Ce jeudi, Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur et ancien gouverneur du Nord-Kivu, s’est recueilli devant la tombe du colonel Mamadou Ndala au camp Kokolo, à Kinshasa. Ce geste s’inscrit dans le cadre du 11ᵉ anniversaire de l’assassinat de cet officier emblématique.
Accompagné de la veuve et des enfants du défunt, Julien Paluku a souligné l’importance de pérenniser la lutte de Mamadou Ndala pour pacifier l’Est de la RDC. “Mamadou Ndala Moustapha, élevé au grade de général à titre posthume, symbolise la lutte contre la balkanisation de la République démocratique du Congo, qui lui sera toujours reconnaissante. D’où, sa lutte doit être pérennisée pour pacifier l’Est du pays, victime de l’agression rwandaise et des massacres des civils”, déclare-t-il.
«Mamadou Ndala symbolise la lutte contre la balkanisation de notre pays. Sa mémoire doit guider nos efforts pour ramener la paix à l’Est», a-t-il déclaré.
Né le 8 décembre 1978 à Ibambi, dans la Province Orientale, Mamadou Ndala s’était illustré comme un militaire exceptionnel. Commandant du 42ᵉ bataillon des commandos, il avait remporté des victoires historiques contre les rebelles du M23, redonnant espoir à des millions de Congolais.
Le 2 janvier 2014, son parcours fut brutalement interrompu. En route vers Eringeti, son véhicule fut détruit par une roquette, le tuant ainsi que trois de ses gardes du corps. Si les ADF furent initialement accusés, des soupçons d’un complot interne continuent de planer, laissant de nombreuses questions sans réponse.
Les exploits militaires de Mamadou Ndala, notamment les victoires de Kibati et Bunagana, avaient non seulement affaibli le M23, mais également mis en lumière les failles stratégiques des forces rebelles soutenues par des puissances étrangères. Ses succès avaient été salués, mais suscité jalousies et tensions au sein des FARDC.
Sa mort tragique mit en évidence les divisions internes de l’armée congolaise. Des enquêtes non abouties et des rumeurs de trahison continuent d’alimenter un sentiment d’injustice chez les Congolais, qui voient en lui un martyr de la cause nationale.
Au-delà de ses victoires militaires, Mamadou Ndala était un modèle de leadership. Charismatique et déterminé, il avait su gagner la confiance de ses troupes et le respect de la population, incarnant un idéal d’unité et de patriotisme.
En 2013, son rappel envisagé à Kinshasa avait provoqué des manifestations à Goma, où les habitants redoutaient que cette décision ne freine ses opérations. Cet épisode illustre encore aujourd’hui les tensions entre les stratégies militaires et les ambitions politiques en RDC.
Le camp Kokolo, où il repose désormais, est devenu un lieu de pèlerinage pour ceux qui voient en lui un héros national. Son élévation au rang de général de brigade à titre posthume témoigne de l’impact durable de son engagement.
Julien Paluku a conclu son hommage en appelant à une mobilisation collective pour achever l’œuvre de Mamadou Ndala : rétablir la paix et l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo. Un appel qui résonne comme un devoir de mémoire pour tous.