Kinshasa, 04 janvier 2025- Ce samedi, la cité de Masisi-centre est tombée sous le contrôle des rebelles du M23, après de violents affrontements avec les FARDC appuyées par les forces locales Wazalendo. Ce coup de force marque une nouvelle étape dans l’escalade du conflit au Nord-Kivu.
Face à cette avancée rebelle, un afflux massif de déplacés a été constaté aux abords de l’Hôpital général de Masisi. Nombreux sont ceux qui cherchent refuge dans les localités voisines telles que Nyabiondo et Bukombo, dans l’espoir de trouver un abri sûr loin des combats.
Le député provincial de Masisi, Alexis Bahunga, a exprimé sa consternation face à la prise de la cité. Il dénonce une catastrophe humanitaire, la population ayant fui en masse, abandonnant villages et habitations pour échapper à la violence. “C’est avec consternation que nous apprenons la prise de Masisi-centre, chef-lieu du territoire de Masisi, par les insurgés du M23. Après s’être emparés aussi de la localité de Mushebere. Ceci plonge le territoire dans une catastrophe humanitaire grave car la population a dégarni tous ces villages et toutes ces cités et elle a pris plusieurs destinations”, déclare-t-il.
Bahunga exhorte le gouvernement congolais à renforcer les moyens logistiques et opérationnels des FARDC pour contrer l’avancée des rebelles et sécuriser le territoire. Il avertit que la prise de Masisi pourrait ouvrir la voie à de nouvelles offensives vers des zones stratégiques comme Walikale. “La prise de Masisi par le M23 risque de susciter de nouveaux appétits vers Walikale et une fois arrivés à Walikale cela risque de créer une nouvelle réflexion dans les têtes des insurgés et nous risquons de revivre la situation de 1998”, poursuit-il.
Les combats se poursuivent sur l’axe Bweremana, où les lignes de front restent figées. Les échanges de tirs et les bombardements entre les forces en présence maintiennent une tension constante, rendant la situation de plus en plus volatile.
Alexis Bahunga met en garde contre une répétition des événements de 1998, craignant que la progression des insurgés du M23 ne déclenche une spirale de violence semblable à celle du passé, avec des conséquences désastreuses pour la région et ses habitants.