Kinshasa, 07 janvier 2025- Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a créé la surprise ce lundi 6 janvier, en prônant l’application de la peine de mort aux détourneurs de deniers publics. Cette déclaration a été faite lors d’un briefing presse à Kinshasa, en réponse à des questions sur la condamnation des bandits urbains, connus sous le nom de “Kuluna”.
Le garde des sceaux a fermement exprimé sa volonté de voir cette sanction extrême s’étendre aux responsables de détournements de fonds publics. “À l’allure où vont les choses, une fois que nous mettons en place le parquet financier, nous allons proposer une réforme pour inclure la peine de mort comme sanction contre les détourneurs des deniers publics”, a-t-il affirmé.
Cette annonce intervient dans le cadre de l’opération “Zéro Kuluna”, visant à éradiquer le banditisme urbain à Kinshasa. L’opération, menée par la Police nationale congolaise, a déjà conduit à l’arrestation et au jugement de plus de 300 Kulunas, avec l’organisation de plus de 10 audiences foraines.
Aux côtés du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, le ministre de la Justice a insisté sur la nécessité de mesures sévères pour restaurer l’ordre public. Il a réitéré l’engagement du gouvernement à poursuivre cette opération jusqu’à l’éradication totale du phénomène Kuluna.
La proposition d’étendre la peine de mort aux crimes économiques suscite un débat intense, tant au sein de l’opinion publique que parmi les acteurs politiques. Les partisans de cette mesure y voient un moyen de dissuader la corruption, tandis que ses opposants dénoncent une atteinte aux droits de l’homme.
Cette déclaration marque une nouvelle étape dans la lutte contre l’impunité et la corruption en République démocratique du Congo, où les détournements de fonds publics demeurent un fléau majeur. Le projet de création d’un parquet financier devrait, selon le ministre, renforcer l’efficacité de la justice dans ce domaine.