Kinshasa, 10 janvier 2025- Un rapport des Nations unies, publié mercredi dernier, révèle que l’ancien chef de guerre, Thomas Lubanga Dyilo, a repris les armes. Condamné en 2012 par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, dont l’enrôlement d’enfants-soldats, Lubanga semble renouer avec ses anciens démons, 14 ans après son incarcération.
Libéré en mars 2020, Lubanga, ancien leader de l’Union des patriotes congolais/Forces patriotiques pour la libération du Congo (UPC/FPLC), est désormais accusé d’implication dans des groupes armés en République démocratique du Congo. Selon le rapport, il aurait rejoint le groupe Zaïre/ADCVI et serait un facilitateur clé de l’alliance avec l’AFC-M23, soutien de l’armée rwandaise.
Le document indique également que Lubanga et son compagnon de longue date, Yves Khawa Panga, orchestrent le recrutement et la formation de combattants depuis Kampala, en Ouganda. Ils superviseraient le transfert d’armes vers l’Ituri, alimentant les conflits dans la région.
Innocent Kaina, alias India Queen, un commandant du M23, serait l’intermédiaire entre Lubanga et le mouvement rebelle. Les experts attribuent à Lubanga la réconciliation récente entre plusieurs factions armées en Ituri, notamment le groupe MAPI et le Zaïre/ADCVI.
Le gouvernement ougandais a nié toute connaissance des activités de Lubanga sur son sol. Interrogé par les experts onusiens, il a rejeté tout lien avec l’ancien chef de guerre, affirmant ne pas être informé de sa présence en Ouganda.
Certains observateurs estiment que si Lubanga avait été condamné à mort par la justice congolaise, il ne constituerait plus une menace pour la sécurité et la stabilité des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.