Kinshasa, 13 janvier 2025- Ce matin, la capitale congolaise a été le théâtre de scènes de tension, notamment au quartier 1 de la commune de Ndjili.
Des passagers en colère ont pris pour cible plusieurs taxis-bus, les célèbres Mercedes 207, pour protester contre le non-respect des nouveaux tarifs de transport fixés par le gouvernement provincial. ”Nous ne pouvons plus accepter ces prix injustifiés. Chaque jour, c’est plus cher, alors que nos revenus restent les mêmes”, s’indigne un usager.
Malgré les directives des autorités visant à réguler les prix du transport en commun, de nombreux chauffeurs continuent d’appliquer des tarifs que les passagers jugent excessifs. “On comprend que la vie est dure pour tout le monde, mais ces prix sont impossibles à suivre. On demande juste que les chauffeurs respectent les décisions prises par le gouvernement”, explique une autre passagère, visiblement exaspérée.
Des altercations ont éclaté dans plusieurs communes, notamment à Masina, Ngaba et Lemba, où des bus ont été immobilisés par des manifestants exigeant le respect des tarifs officiels. Un chauffeur, sous couvert d’anonymat, confie : “Nous aussi, on subit les augmentations des prix du carburant et des pièces de rechange. Si on applique les nouveaux tarifs, on ne pourra pas subvenir à nos besoins.”
Les autorités locales ont tenté de calmer la situation en rappelant l’importance de suivre les directives pour éviter l’escalade de la tension. “Nous avons mis en place ces tarifs pour soulager les populations. Nous en appelons à la responsabilité de chacun, surtout en cette période difficile”, a déclaré un représentant du gouvernement provincial.
Pour de nombreux habitants de Kinshasa, ces incidents ne sont que le reflet d’un malaise plus profond. “Les prix des denrées de première nécessité augmentent sans cesse. L’inflation nous étouffe. Alors, quand les transports deviennent inaccessibles, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase”, affirme un commerçant du marché central.
Les transports en commun, service essentiel pour la majorité des Kinois, restent un point névralgique des frustrations populaires. Si aucune solution durable n’est trouvée, la situation risque de dégénérer davantage, préviennent les observateurs locaux.