Kinshasa, 14 janvier 2025 – Le tribunal de grande instance de Bukavu a ouvert, ce lundi, le procès en flagrance de trois ressortissants chinois accusés d’être impliqués dans des activités illégales dans la région de Rubimbi, dans le territoire de Walungu, dans la province du Sud-Kivu.
Ils sont accusés de séjour irrégulier en RDC, de fraude, de pillage des ressources minières, d’exploitation illicite des minerais, de blanchiment de capitaux, ainsi que d’entrave à la transparence dans l’industrie minière.
Cette arrestation n’est pas un cas isolé. En décembre dernier, quatorze autres ressortissants chinois avaient été interpellés et expulsés vers leur pays d’origine par les autorités congolaises. Une action qui avait provoqué de vives réactions parmi certains gouverneurs provinciaux et des associations de la société civile locale, qui estiment que ces expulsions ne résolvent en rien le problème structurel de l’exploitation minière illégale en RDC.
Ces accusations mettent une nouvelle fois en lumière l’implication de ressortissants étrangers dans la gestion opaque et souvent exploitative du secteur minier dans la province du Sud-Kivu, une région riche en ressources mais aussi en tensions liées à la gestion de ses richesses naturelles.
Ces infractions s’inscrivent dans un contexte où les autorités congolaises peinent à imposer un contrôle strict sur les activités minières, notamment dans les zones où des groupes armés et des entreprises étrangères opèrent en toute impunité.
Alors que la RDC continue de faire face à des défis politiques et économiques, les scandales autour de l’exploitation illicite des minerais alimentent les critiques sur le rôle des puissances étrangères dans le pillage des ressources. Le procès des trois Chinois pourrait donc, au-delà du verdict, devenir un symbole de la volonté, ou de l’incapacité, des autorités congolaises à réformer en profondeur un secteur minier sous le contrôle de réseaux criminels locaux et internationaux.