Kinshasa, 23 janvier 2025- Lors du Forum économique mondial de Davos, mercredi, le président, Félix Tshisekedi, a dévoilé un projet ambitieux : la création de la plus grande réserve forestière tropicale protégée au monde. Baptisée « Le Couloir vert Kivu-Kinshasa » ou « Réserve du fleuve Congo », cette initiative vise à préserver les forêts primaires tropicales de la RDC, l’un des derniers bastions naturels essentiels à la lutte contre le changement climatique.
Ce vaste projet s’inscrit dans une stratégie globale pour protéger le « dernier poumon de la Terre », thème du panel auquel participait Félix Tshisekedi. “Cette extraordinaire réserve communautaire s’étendra sur plus de 2 400 kilomètres, reliant le Parc national des Virunga, les forêts de l’Ituri et le fleuve Congo, depuis Kisangani jusqu’à Kinshasa”, a-t-il expliqué, mettant en avant l’enjeu écologique et économique de ce projet.
Avec une surface de 550 000 km², dont 285 000 km² de forêts primaires et 60 000 km² de tourbières intactes, ce couloir écologique protégera une biodiversité exceptionnelle. Il inclura des espèces emblématiques et endémiques telles que les gorilles de montagne, les okapis et une multitude d’autres espèces végétales et animales uniques au Bassin du Congo.
Le président Tshisekedi a également souligné les retombées sociales de ce projet. “Il améliorera directement la vie de plus de 31 millions de personnes, créera 500 000 emplois, dont 20 000 pour les jeunes démobilisés des groupes armés, et renforcera les communautés locales touchées par la pauvreté et les conflits”, a-t-il déclaré. Un projet porteur de stabilité pour l’Est du pays, longtemps marqué par l’insécurité.
Face à la déforestation et aux défis climatiques mondiaux, « Le Couloir vert Kivu-Kinshasa » est présenté comme une réponse essentielle pour préserver l’avenir du Bassin du Congo. “La déforestation de cette région met en danger l’humanité tout entière. Préserver ce bassin, c’est garantir les objectifs de l’Accord de Paris tout en construisant un nouvel avenir pour notre pays”, a affirmé le chef de l’État.
Cette initiative a reçu un accueil enthousiaste de la communauté internationale. Klaus Schwab, fondateur du Forum économique mondial, a salué cet engagement liant paix, développement durable et conservation. De son côté, John Kerry, envoyé spécial américain pour le climat, a applaudi ce projet, le qualifiant d’« essentiel » pour prévenir les pires impacts de la crise climatique.
En plus de son impact écologique, cette réserve se veut un levier économique et social. La RDC, riche de ses ressources naturelles, mise sur ce projet structurant pour concilier développement durable et prospérité, tout en répondant aux enjeux environnementaux globaux.
Avec « Le Couloir vert Kivu-Kinshasa », la RDC se positionne comme un acteur majeur dans la lutte contre le changement climatique, tout en réaffirmant sa volonté de promouvoir la paix et le développement dans les régions les plus vulnérables du pays. Une ambition qui pourrait redéfinir le rôle de la RDC dans la conservation mondiale.