Kinshasa, 27 janvier 2025- Face à l’entrée des Forces rwandaises de défense (RDF) à Goma, le président Félix Tshisekedi a convoqué, ce lundi soir, une réunion interinstitutionnelle urgente à la cité de l’Union africaine à Kinshasa. Cette initiative vise à élaborer une réponse coordonnée à la grave menace pesant sur la souveraineté de la RDC.
Cette réunion regroupe les principales figures des institutions congolaises, notamment Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, Sama Lukonde, président du Sénat, Judith Suminwa, Première ministre, et les représentants du Conseil supérieur de la magistrature. La population congolaise attend des décisions fortes et concrètes pour contrer ce qu’elle perçoit comme une agression flagrante orchestrée par le Rwanda.
Dans un communiqué, Tina Salama, porte-parole du président, a confirmé laconiquement la tenue de cette réunion cruciale : “Le président de la République a convoqué une réunion interinstitutionnelle ce lundi 27 janvier à la cité de l’OUA.”
Pendant ce temps, la situation sécuritaire à Goma reste dramatique. Après d’intenses affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles soutenus par le Rwanda, des quartiers stratégiques de la ville sont désormais sous contrôle des RDF, plongeant les habitants dans une détresse sans précédent.
Dans ce contexte tendu, Kinshasa intensifie la pression diplomatique. La cheffe de la diplomatie congolaise a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à sortir de son silence. “L’ONU ne peut se contenter de simples déclarations d’inquiétude”, a-t-elle déclaré, exigeant une intervention ferme pour défendre la souveraineté congolaise et protéger les vies humaines menacées par ce conflit.
Kinshasa demande au Conseil de sécurité d’imposer un embargo sur l’exportation des minéraux prétendument étiquetés comme rwandais, tels que le coltan et l’or, et de révoquer le statut du Rwanda en tant que contributeur de troupes à l’ONU. Ces mesures visent à freiner l’appui économique et militaire dont bénéficie Kigali dans sa campagne en RDC.
Par ailleurs, le gouvernement congolais a annoncé son intention de mobiliser la communauté internationale pour obtenir des sanctions ciblées contre les responsables de cette agression. “L’histoire se souviendra de votre décision d’aujourd’hui”, a averti Thérèse Kayikwamba, conseillère du ministère des Affaires étrangères.
Cette mobilisation politique et diplomatique se déroule alors que Goma demeure sous la menace d’une occupation prolongée. Les yeux du peuple congolais et de la communauté internationale restent rivés sur Kinshasa, dans l’espoir de décisions fermes et salvatrices.