Kinshasa, 29 janvier 2025- Alors que Kinshasa a été secouée par des pillages en marge des manifestations contre l’agression rwandaise, l’artiste congolais Ferre Gola a lancé un appel au calme et à la responsabilité. Il exhorte les manifestants à éviter que leur colère légitime ne se retourne contre eux-mêmes en détruisant leurs propres infrastructures économiques.
La journée du mardi, plusieurs commerces, dont la pâtisserie Chez Paul et l’alimentation SK, ont été vandalisés par des groupes incontrôlés. Si ces actes traduisent l’exaspération de la population face à l’offensive du M23 soutenu par le Rwanda, ils portent aussi un coup dur aux entrepreneurs et travailleurs locaux. “Quand nous faisons des marches, nous devons savoir protéger nos biens”, a déclaré Le Padre, dénonçant des débordements qui ternissent la mobilisation patriotique.
Le gouverneur de Kinshasa, Daniel Bumba, a pris une mesure radicale en suspendant toute manifestation jusqu’à nouvel ordre. Cette décision vise à éviter une escalade des violences, alors que la police peine déjà à contenir les débordements. Pour le gouvernement, ces actes de vandalisme ne sont pas simplement le fruit de la colère populaire, mais le résultat d’une stratégie menée par des « ennemis infiltrés », comme l’a affirmé le porte-parole Patrick Muyaya.
Les tensions à Kinshasa rappellent l’urgence d’un encadrement plus strict des manifestations. Si la population veut continuer à faire entendre sa voix contre l’agression étrangère, elle doit éviter de fournir des arguments à ceux qui voudraient discréditer ou réprimer la mobilisation. “La population congolaise est unie et déterminée, mais nous devons rester vigilants”, a prévenu Muyaya, appelant chacun à dénoncer ceux qui incitent aux destructions.
L’intervention de Jésus de nuances illustre un malaise grandissant au sein de la société civile, partagée entre le soutien au mouvement de protestation et la crainte qu’il ne dégénère. Nombreux sont ceux qui estiment que la lutte pour la souveraineté du pays ne doit pas se transformer en auto-sabotage économique.