Kinshasa, 03 février 2025- La ville de Goma, en proie aux violences du M23 et de ses alliés rwandais, subit désormais un pillage systématique de son patrimoine public. Plusieurs responsables d’entreprises et d’institutions étatiques ont dénoncé ces actes samedi 1er février sur les ondes de Radio Okapi, alertant sur une situation qui ne cesse de s’aggraver.
Parmi les établissements touchés, le Fonds de promotion de l’Industrie (FPI) a vu ses bureaux saccagés et son coffre-fort emporté par les rebelles. À l’intérieur, 7 500 dollars et 4 millions de francs congolais ont été volés, alors qu’ils étaient destinés aux primes des employés. Une camionnette appartenant à l’institution a également disparu, emportée vers une destination inconnue.
La Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) n’a pas été épargnée. Deux véhicules Land Cruiser ont été volés par les rebelles, aggravant les pertes pour les services publics déjà durement affectés par la guerre. Face à ces exactions, les responsables d’entreprises publiques dénoncent un climat d’insécurité extrême, les forçant à vivre cachés par crainte d’être exécutés.
L’un d’eux témoigne : “Nous assistons à un véritable pillage. Nos bureaux sont envahis, nos biens volés, et nous sommes contraints de nous cacher pour rester en vie”. Une situation alarmante qui illustre le chaos régnant dans la ville occupée par le M23.
La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a également fait les frais de cette vague de pillages. Dans un communiqué, elle a dénoncé le saccage de son siège et de ses entrepôts contenant des kits électoraux, une attaque qui menace directement le processus démocratique en RDC.
Les populations locales et les autorités dénoncent une stratégie visant à affaiblir davantage les institutions congolaises et à semer le chaos. Le pillage des ressources publiques et des infrastructures essentielles met en péril l’économie locale et accentue la détresse des habitants.
Face à cette situation, les responsables des entreprises et institutions publiques appellent à une réaction urgente des autorités nationales et de la communauté internationale. “Nous demandons une intervention immédiate pour stopper ce carnage”, alerte l’un d’eux, soulignant l’urgence d’une action pour protéger la population et le patrimoine du pays.
Alors que Goma sombre dans le chaos, l’inaction face à ces pillages risque d’aggraver encore la crise. La communauté internationale laissera-t-elle la ville se faire dépouiller sous les yeux du monde ?