Kinshasa, 04 février 2025- Depuis une semaine, une partie de Goma vit au rythme de l’occupation du M23, plongeant ses habitants dans l’angoisse et l’incertitude. Le groupe rebelle, soutenu par le Rwanda, contrôle désormais la ville, paralysant les activités économiques et aggravant la crise humanitaire. Entre pénuries alimentaires, pillages et insécurité, la population se retrouve prise au piège d’un conflit qui s’enlise.
Dans les rues autrefois bouillonnantes, le silence et la peur ont remplacé l’effervescence habituelle. La circulation est réduite, les commerces restent majoritairement fermés, et les marchés fonctionnent au ralenti. De nombreux habitants n’osent plus sortir de chez eux, redoutant les violences et les exactions des rebelles qui imposent leur présence.
L’exode s’est intensifié. Goma, qui accueillait déjà plus de trois millions de déplacés, voit désormais ses habitants fuir vers les localités voisines ou tenter de rejoindre le Rwanda. Les camps de fortune ont été abandonnés, exposés aux combats et aux pillages. Pour ceux qui restent, survivre devient un combat quotidien face à une flambée des prix des produits de base et à la rareté des denrées alimentaires.
Le chaos s’installe peu à peu. Les pillages se multiplient, touchant aussi bien les commerces que les réserves humanitaires. L’aéroport international de Goma, les écoles, les universités et les services publics sont à l’arrêt, paralysant toute tentative de reprise normale. Malgré la volonté des rebelles d’imposer une administration, la ville est figée dans l’incertitude.
Les infrastructures essentielles sont durement touchées. L’eau et l’électricité sont coupées dans plusieurs quartiers, rendant le quotidien encore plus difficile. Dans les hôpitaux, le manque de médicaments et de personnel devient alarmant, compromettant la prise en charge des blessés et des malades.
Sur le plan sécuritaire, la situation est tout aussi préoccupante. “Les rebelles contrôlent les points stratégiques et imposent leur loi”, témoignent plusieurs habitants, qui craignent un durcissement des mesures imposées par le M23. L’absence de forces loyalistes dans la ville renforce le sentiment d’abandon et d’impuissance de la population.
Face à cette crise, les appels à une intervention internationale se multiplient. Les autorités congolaises et leurs alliés tentent d’organiser une contre-offensive, mais sur le terrain, les habitants de Goma se sentent livrés à eux-mêmes. L’occupation prolongée du M23 pourrait accentuer l’instabilité et aggraver encore davantage la crise humanitaire.
Dans l’attente d’une issue, Goma vit sous tension, entre peur et résistance silencieuse. La population espère un retour rapide à la normalité, mais tant que les armes parlent, l’espoir d’une paix durable reste suspendu à des négociations incertaines et à une réponse militaire encore floue.