Kinshasa, 06 février 2025- La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC) s’impliquent activement dans la recherche d’une solution à la crise sécuritaire qui ravage l’Est de la République démocratique du Congo. À travers une série de rencontres, ces leaders religieux entendent engager un dialogue avec Corneille Nanga et le M23, accusés d’être impliqués dans l’instabilité de la région en collaboration avec le Rwanda. Cette initiative vise à favoriser un climat propice à la paix et à mettre fin aux violences qui endeuillent des milliers de familles congolaises.
Dans cette optique, des pourparlers ont déjà été entamés avec plusieurs figures politiques majeures du pays. Le président Félix Tshisekedi a ouvert la voie en recevant les représentants de la CENCO et de l’ECC le 3 février. D’autres leaders de l’opposition et du gouvernement, tels que Martin Fayulu, Vital Kamerhe et Delly Sessanga, ont également été consultés afin d’élaborer une approche concertée face aux défis sécuritaires.
Le choix de dialoguer avec Corneille Nanga et les dirigeants du M23, bien que controversé, repose sur la conviction que seule une approche inclusive peut aboutir à une solution durable. Pour l’Église, il s’agit d’une mission de médiation visant à comprendre les revendications des différentes parties et à poser les bases d’une paix négociée. En s’appuyant sur son influence morale et spirituelle, la CENCO espère favoriser un climat de confiance nécessaire à l’apaisement des tensions.
La présence de figures religieuses de premier plan, telles que Mgr Fulgence Muteba, le cardinal Fridolin Ambongo et le pasteur André Bokondoa, souligne l’importance accordée à ces discussions. Leur engagement traduit la volonté de l’Église de jouer un rôle central dans la résolution des conflits qui minent la cohésion nationale. De leur côté, les représentants du M23 et Corneille Nanga seront attendus sur leur capacité à s’inscrire dans une dynamique de dialogue sincère, sous peine de voir ces efforts compromis.
Si ces rencontres portent leurs fruits, elles pourraient constituer une avancée majeure dans la pacification de l’Est de la RDC. Cependant, de nombreux défis subsistent, notamment la garantie d’un engagement ferme de toutes les parties prenantes. L’initiative de la CENCO et de l’ECC témoigne d’une volonté d’aller au-delà des clivages politiques pour privilégier l’intérêt supérieur du peuple congolais. Reste à voir si ce dialogue pourra réellement conduire à des avancées concrètes vers la paix.