Kinshasa, 04 février 2025- Les tensions entre l’Afrique du Sud et le Rwanda s’intensifient autour du conflit en RDC. Alors que Paul Kagame rejette la présence militaire sud-africaine dans l’est de la RDC, Cyril Ramaphosa a fermement défendu l’engagement de son pays, rappelant que la stabilité de l’Afrique est une responsabilité collective. “La violence et les conflits en Afrique sont l’affaire de tous les Africains”, déclare le président sud-africain, répondant indirectement à son homologue rwandais.
Depuis le déploiement de la SANDF dans le cadre de la mission de la SADC (SAMIDRC), l’armée sud-africaine a subi de lourdes pertes, avec une dizaine de soldats tués dans les combats. Face aux critiques, Ramaphosa a réaffirmé que l’intervention de son pays suivait un mandat régional clair, qui prendra fin lorsque des mesures de confiance auront été mises en place et qu’un cessez-le-feu sera respecté.
Le président sud-africain a également rappelé le lien historique entre la RDC et l’Afrique du Sud, soulignant que Kinshasa avait soutenu la lutte contre l’apartheid. En retour, Pretoria entend continuer à appuyer le peuple congolais dans sa quête de paix et de sécurité. « Nous ne relâcherons pas notre soutien », a-t-il insisté, tout en promettant un meilleur équipement et un soutien accru aux soldats sud-africains sur le terrain.
L’implication de Kigali dans l’agression contre la RDC est au cœur des préoccupations de Cyril Ramaphosa. Il a dénoncé les exactions commises dans l’est du Congo, notamment les attaques contre les civils, les enlèvements, les exécutions extrajudiciaires et le recrutement d’enfants soldats. Pour lui, il est impératif que toutes les parties impliquées cessent immédiatement les hostilités et respectent un cessez-le-feu.
Ramaphosa a insisté sur la diplomatie comme voie privilégiée pour mettre fin au conflit. Il appelle à des pourparlers de paix inclusifs, impliquant à la fois les acteurs congolais et non congolais, et au respect du Processus de Luanda, qui vise une résolution pacifique du conflit.
La volonté politique et le leadership de toutes les parties sont essentiels pour parvenir à une solution durable. Il a exhorté la communauté internationale à agir avec détermination pour mettre un terme à l’expansion du M23, soutenu par le Rwanda, et assurer le respect de l’intégrité territoriale de la RDC.
Enfin, le président sud-africain a réitéré son soutien à l’appel du Conseil de sécurité de l’ONU, qui exige le retrait des forces étrangères du territoire congolais. Il a insisté sur la nécessité d’une mobilisation collective pour instaurer une paix durable dans la région des Grands Lacs.
Alors que le conflit continue de s’aggraver, les tensions diplomatiques entre Pretoria et Kigali risquent de s’accentuer. L’attitude ferme de Ramaphosa marque un tournant dans l’approche africaine du conflit congolais et met Kagame sous pression sur la scène internationale.