Kinshasa, 03 février 2025- Le gouvernement congolais a tenu à rassurer l’opinion publique concernant la présence des troupes ougandaises dans le Grand-nord de la RDC. Lors d’un point de presse samedi, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a affirmé que ce déploiement s’inscrit dans le cadre des opérations militaires conjointes contre les rebelles des ADF. Cette déclaration intervient alors que des inquiétudes persistent parmi les populations locales, notamment dans les territoires de Beni et Lubero.
Depuis le 30 novembre 2021, les Forces armées de la RDC (FARDC) collaborent avec l’armée ougandaise (UPDF) pour neutraliser les groupes armés qui terrorisent la région. La récente intensification du déploiement ougandais à Lubero vise, selon les autorités, à renforcer la lutte contre les ADF. Pourtant, une partie de la population craint que ces forces étrangères finissent par se retourner contre les civils, un sentiment alimenté par l’histoire tumultueuse entre la RDC et l’Ouganda.
Face à cette psychose, le gouvernement congolais insiste sur le caractère stratégique et encadré de cette coopération militaire. Le colonel Mak Hazukayi, porte-parole des opérations dans le Grand-Nord, a précisé dans un communiqué du 2 janvier 2025 que ces forces conjointes sont également actives dans les territoires de Mambasa et Irumu, en Ituri. L’objectif annoncé est clair : éradiquer la menace des ADF et restaurer la sécurité dans ces zones en proie aux violences.
Toutefois, des voix s’élèvent pour exiger plus de transparence sur les modalités de cette collaboration. Des observateurs et organisations de la société civile appellent à une communication plus régulière et détaillée sur les résultats obtenus et les garanties de protection des populations. La question de la souveraineté nationale reste également un sujet de débat, certains redoutant une présence militaire étrangère prolongée au-delà des opérations annoncées.
Dans ce contexte, le gouvernement congolais devra redoubler d’efforts pour dissiper les craintes et rassurer les populations. Si la lutte contre les ADF est une priorité, il est tout aussi crucial de maintenir la confiance des citoyens et d’éviter toute situation pouvant alimenter de nouvelles tensions. L’avenir de cette coopération militaire dépendra donc de sa capacité à atteindre ses objectifs tout en respectant les attentes et les préoccupations des Congolais.