Kinshasa, 07 février 2025- Depuis plusieurs semaines, la capitale congolaise est secouée par une vague d’attaques à main armée visant des domiciles, des commerces et des bureaux de change. Des groupes de bandits, souvent munis d’armes à feu, sévissent dans plusieurs communes, semant la peur et le chaos parmi la population. Malgré les assurances de la police, ces actes de criminalité inquiètent et posent la question de la sécurité dans la mégalopole.
Mercredi dernier, une nouvelle attaque spectaculaire a eu lieu sur l’avenue Monkoto, dans la commune de Ngiri-Ngiri. Un changeur de monnaie a été ciblé par deux individus armés qui l’ont suivi avant de s’emparer d’une importante somme d’argent. L’attaque s’est déroulée en plein jour, sous les regards impuissants des passants, tandis que les assaillants tiraient en l’air pour intimider toute tentative d’intervention.
Quelques jours auparavant, un braquage au supermarché Kin Marché, dans la commune de Matete, s’est soldé par un bilan tragique : deux morts et deux blessés. Cet événement dramatique illustre la montée de la violence urbaine à Kinshasa, où des criminels n’hésitent plus à faire usage de leurs armes pour parvenir à leurs fins.
Le 22 janvier, la commune de Selembao a également été le théâtre de plusieurs cambriolages nocturnes. Au moins quatre habitations et une boulangerie ont été visitées par des malfaiteurs armés. L’attaque a été particulièrement brutale, une femme ayant été violée et plusieurs biens de valeur emportés. La multiplication de ces actes criminels met en lumière la vulnérabilité des quartiers résidentiels face à cette vague de violence.
Face à cette situation, la police affirme intensifier ses efforts pour traquer les criminels. Deux des bandits impliqués dans les attaques de Selembao ont été arrêtés récemment, selon les autorités locales. Toutefois, ces interpellations semblent insuffisantes pour enrayer la dynamique inquiétante qui s’installe dans la capitale.
Les habitants de plusieurs communes, notamment Mont Ngafula et Bumbu, dénoncent une recrudescence des attaques depuis décembre dernier. Certaines zones, comme le quartier CPA/Mushi à Mbudi, sont particulièrement touchées par ces agressions nocturnes, laissant les riverains dans une insécurité permanente.
Malgré cette montée en flèche de la criminalité, le commissaire provincial de la police relativise la gravité de la situation. Il estime que Kinshasa est aujourd’hui plus sûre qu’il y a quelques mois et rappelle que « la criminalité zéro n’existe pas dans une grande ville ». Une déclaration qui ne convainc pas forcément les victimes et les habitants inquiets face à l’inaction ou l’impuissance des forces de l’ordre.
Alors que la population de Kinshasa continue de vivre sous la menace des attaques armées, la question de la sécurité urbaine devient plus que jamais un enjeu crucial. La nécessité d’un renforcement des mesures de lutte contre la criminalité et d’une présence policière plus efficace se fait sentir, avant que la capitale ne plonge davantage dans l’insécurité.