Kinshasa, 07 février 2025- Le Gouvernement congolais a officiellement demandé, vendredi, au Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme de diligenter une enquête sur les graves violations des droits humains commises en RDC. Cet appel intervient alors que la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda, continue d’occuper plusieurs localités de l’Est du pays, y compris la ville stratégique de Goma.
S’exprimant lors d’une session spéciale du Haut-commissariat de l’ONU aux droits de l’homme à Genève, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a insisté sur la nécessité d’une action immédiate. “La République démocratique du Congo appelle à la mise en place d’une Commission internationale d’enquête pour examiner les violations des droits de l’homme commises dans notre pays”, déclare-t-il, soulignant l’urgence de faire la lumière sur ces crimes et de traduire les responsables en justice.
Cette session spéciale du Conseil des droits de l’homme a été convoquée à la demande du gouvernement congolais, avec le soutien de plusieurs pays préoccupés par la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire en RDC. À ce jour, 29 États membres du Conseil et 21 pays observateurs ont exprimé leur appui à cette initiative, marquant une avancée diplomatique significative pour Kinshasa.
Depuis la reprise des hostilités par le M23, les violences ont pris une ampleur alarmante dans l’Est de la RDC. Selon les autorités congolaises, les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles appuyés par le Rwanda ont déjà causé la mort de plus de 2 000 personnes et fait des milliers de blessés. Des milliers de civils ont également été déplacés, aggravant une crise humanitaire déjà dramatique.
Les crimes rapportés incluent des massacres de civils, des actes de torture, des violences sexuelles et des destructions massives d’infrastructures essentielles. “Nous ne pouvons pas rester silencieux face à cette tragédie”, martèle Muyaya, appelant la communauté internationale à prendre ses responsabilités.
La 37e session spéciale du Conseil des droits de l’homme, convoquée pour examiner cette crise, témoigne de l’importance que revêt cette question sur la scène internationale. Depuis sa création en 2006, le Conseil n’a organisé que peu de réunions d’urgence, ce qui montre la gravité de la situation en RDC.
Alors que les discussions se poursuivent à Genève, Kinshasa espère obtenir un consensus en faveur d’une enquête indépendante qui pourrait, à terme, aboutir à des sanctions contre les auteurs de ces atrocités. L’implication des Nations Unies et d’autres instances internationales sera déterminante pour garantir que justice soit rendue aux victimes de cette guerre qui n’en finit pas.
Avec une crise qui menace de s’étendre à l’ensemble de la région des Grands Lacs, le gouvernement congolais appelle à une réponse rapide et ferme. “Il est temps que la communauté internationale prenne des mesures concrètes pour stopper ces violations et restaurer la paix”, le patron des médias congolais, soulignant l’urgence d’une solution durable pour mettre fin aux souffrances des populations civiles.