Kinshasa, 19 février 2025- Les combats ont repris de plus belle mardi matin dans le territoire de Lubero, où les Forces armées de la RDC (FARDC), appuyées par les milices Wazalendo, ont tenté de freiner l’avancée du M23. Après quelques heures d’affrontements, les rebelles ont repris le village de Kanyambi ainsi qu’une grande partie de Ndoluma. Cette progression rapide sème la panique au sein des populations de Kitsumbiro et Kipese, qui redoutent une extension des hostilités vers leurs localités.
Au Sud-Kivu, la situation est tout aussi alarmante. Le M23, profitant du repli qualifié de « stratégique » des FARDC et de leurs alliés, poursuit son avancée sans grande résistance. Selon plusieurs sources locales, Kamanyola est tombée sous le contrôle des rebelles mardi soir, tandis que des affrontements se poursuivent à Luvungi. À ce rythme, certains observateurs craignent que le M23 ne parvienne aux portes d’Uvira, voire de Kalemie, d’ici la fin de la semaine.
Dans un contexte de plus en plus critique pour Kinshasa, le Burundi a annoncé le retrait de ses troupes présentes en RDC depuis plusieurs mois. Selon l’Agence Reuters, cette décision pourrait aggraver la situation sécuritaire dans l’est du pays, alors que l’armée congolaise peine déjà à contenir la progression du M23. Ce départ prive Kinshasa d’un soutien militaire important dans une bataille où le rapport de force semble déjà déséquilibré.
Face à cette escalade, la population civile se retrouve une fois de plus prise en étau entre les belligérants. Des milliers de personnes fuient les combats, cherchant refuge dans des zones supposées plus sûres, tandis que les organisations humanitaires peinent à répondre à l’urgence. Le spectre d’une crise humanitaire de grande ampleur plane sur la région, déjà marquée par des années de conflits meurtriers.
Alors que la communauté internationale multiplie les appels au dialogue, la réalité du terrain semble s’orienter vers une prise de contrôle progressive du M23 sur plusieurs zones stratégiques. La question qui se pose désormais est de savoir jusqu’où les rebelles iront avant qu’une réponse militaire ou diplomatique ne parvienne à stopper leur avancée.