Kinshasa, 06 mars 2025- Le gouvernement congolais a sollicité auprès de l’Union européenne (UE) l’imposition d’un embargo sur les ressources naturelles en provenance du Rwanda.
Cette demande a été formulée par la ministre des Affaires étrangères, Thérèse Kayikwamba Wagner, lors d’une rencontre, mercredi 5 mars à Kinshasa, avec le corps diplomatique de l’UE affecté en RDC.
Thérèse Kayikwamba Wagner affirme qu’il existe un lien direct entre l’exploitation illégale des ressources minières de la République démocratique du Congo et leur exportation vers le Rwanda, comme l’indique un rapport des experts de l’ONU publié en janvier dernier.
“À travers le rapport du groupe d’experts, ainsi que nos propres analyses, nous avons établi un lien direct entre l’exploitation des ressources naturelles en République démocratique du Congo et leur exportation vers le Rwanda. C’est pourquoi nous appelons à un embargo sur certaines ressources naturelles en provenance du Rwanda, car nous savons qu’elles sont issues de la RDC et que nous sommes conscients des conditions dans lesquelles elles sont exploitées”, a déclaré la cheffe de la diplomatie congolaise.
Cette nouvelle requête du gouvernement de Kinshasa concernant des sanctions contre Kigali s’ajoute aux mesures contraignantes déjà infligées au Rwanda pour son soutien au groupe armé terroriste M23, responsable de l’instabilité dans l’Est du pays.
Le rapport des Nations unies confirme que l’armée rwandaise et les rebelles du M23 orchestrent le pillage des minerais de la RDC dans les zones sous leur contrôle. Ces ressources serviraient à financer l’effort de guerre, à renforcer leurs effectifs et à soutenir l’économie rwandaise.
Depuis la prise de contrôle de la mine de Rubaya, riche en minerais 3T (tantale, tungstène et étain), le Rwanda aurait engrangé plus d’un milliard de dollars, selon les dernières données du gouvernement congolais sur l’exploitation illicite des richesses minières du pays.