Kinshasa, 10 mars 2025- L’organisation de défense des droits de l’homme Justicia Asbl exprime son inquiétude face à l’instrumentalisation de la justice par le ministère de la Justice et Garde des Sceaux contre les opposants politiques, en particulier les hauts cadres du Parti du Peuple pour la Réconciliation et la Démocratie (PPRD).
Justicia Asbl évoque le communiqué du ministère de la justice, annonçant l’ouverture de procès contre certains officiers des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), accusés d’avoir abandonné leurs positions face à l’ennemi et l’interpellation et l’audition de plusieurs cadres du PPRD, soupçonnés de complicité avec le mouvement rebelle AFC/M23, tout en leur interdisant de quitter le territoire national.
Pour cette organisation de défense des droits de l’homme, cette démarche viole gravement plusieurs principes fondamentaux, notamment l’indépendance de la justice « le pouvoir judiciaire ne devrait pas être influencé par des considérations politiques » dit-elle, la présomption d’innocence le secret de l’instruction, dont l’enquête judiciaire ne devrait pas faire l’objet de déclarations publiques susceptibles d’influencer le cours de la justice.
Face à ce que qu’elle qualifie d’instrumentalisation de la justice, Justicia Asbl appelle l’auditorat militaire général à ne pas se laisser instrumentaliser et à garantir un traitement impartial et indépendant des affaires judiciaires, en dehors de toute pression gouvernementale.
Par ailleurs, elle encourage les acteurs politiques de la majorité comme de l’opposition, ainsi que la société civile, à privilégier les voies politiques, diplomatiques et le dialogue pour résoudre leurs différends.
L’organisation insiste sur la nécessité d’une justice équitable et indépendante, qui ne soit pas utilisée comme un instrument de règlement de comptes entre adversaires politiques.
Rappelons que la dénonciation de Justicia Asbl intervient quelques jours après la convocation par la justice, de quelques cadres du PPRD dont Emmanuel Shadary, Aubin Minaku et Francine Muyumba. Ces derniers ont été interdit de quitter le pays.