Kinshasa, 12 mars 2025- Le ralliement de Kasereka Kabido et de son mouvement FPP/AP/FCR à l’armée rwandaise et aux rebelles du M23-AFC suscite une vive indignation en République démocratique du Congo. Mardi, les Forces armées de la RDC (FARDC) ont dénoncé cette défection, qu’elles considèrent comme une preuve supplémentaire du rôle du Rwanda dans la crise sécuritaire de l’Est.
Dans un communiqué signé par le général-major Sylvain Ekenge, l’armée congolaise affirme ne pas être surprise par ce ralliement, qui confirme la position du président Félix Antoine Tshisekedi. Ce dernier a toujours soutenu que certains groupes armés, sous couvert de revendications locales, servaient en réalité les intérêts de Kigali. “Cette attitude ne surprend personne”, souligne le communiqué, qui accuse ces mouvements d’être instrumentalisés pour semer la terreur, espionner les forces de sécurité congolaises et faciliter l’exploitation illégale des ressources minières au profit du Rwanda.
Malgré cette trahison, les FARDC soulignent que d’autres groupes armés d’autodéfense, notamment l’UPLC de Mayani, refusent catégoriquement de suivre Kabido et maintiennent leur engagement contre l’agression rwandaise. L’armée congolaise affirme également que même certains membres du mouvement de Kabido se sont désolidarisés de lui après sa décision. “Ils lui tournent le dos”, insiste le porte-parole des FARDC, qui y voit un signe de rejet massif de cette alliance avec l’ennemi.
Ce revirement de Kasereka Kabido est d’autant plus marquant qu’il combattait jusqu’ici aux côtés des FARDC et des groupes Wazalendo contre le M23. Son allégeance officielle au mouvement rebelle, annoncée le 7 mars à Mbwavinywa, une base arrière du M23, a provoqué la stupéfaction de nombreux observateurs. Cette situation rappelle également la récente nomination de Désiré Ngabo, un proche de Kabido, comme maire adjoint de Goma par le M23-AFC, un fait qui alimente les soupçons sur les connexions du groupe avec la rébellion.
Face à cette nouvelle épreuve, l’armée congolaise reste ferme : la trahison de Kabido ne changera en rien la détermination du pays à défendre son intégrité territoriale. Pour Kinshasa, cet épisode ne fait que renforcer la nécessité d’une mobilisation générale pour contrer l’ingérence rwandaise et mettre un terme à l’agression qui déstabilise l’Est de la RDC depuis des décennies.