Kinshasa, 14 mars 2025- Alors que le conflit en RDC s’intensifie, Cédric Bakambu ne se contente pas d’être un simple observateur. L’attaquant congolais multiplie les prises de parole pour dénoncer l’exploitation illégale des minerais de son pays, notamment par le Rwanda. Selon un rapport du Parlement européen, en 2023, ce pays est devenu l’un des principaux exportateurs de coltán, dépassant même la RDC, d’où proviennent pourtant ces ressources. Une situation que le joueur qualifie de « scandale absolu ».
Au-delà des chiffres alarmants – au moins 150 tonnes de coltán expédiées chaque mois vers le Rwanda –, Bakambu s’attaque à l’hypocrisie mondiale. “Tout le monde ferme les yeux sur cette injustice, alors que ces minerais alimentent nos téléphones et nos technologies”, déclare-t-il. Il regrette que la souffrance du peuple congolais soit ignorée au profit d’intérêts économiques et accuse la communauté internationale de complaisance face à la guerre qui ravage l’est du pays.
L’attaquant ne ménage pas non plus les dirigeants occidentaux, pointant du doigt les discours creux et les appels à la paix sans actions concrètes. “On entend des déclarations officielles, comme celles du président français, mais rien ne change sur le terrain”, fustige-t-il. Conscient que son rôle reste limité, il insiste sur la nécessité de sensibiliser l’opinion publique et de donner une voix à ceux qui subissent ce conflit au quotidien.
Depuis la prise de Goma par le M23, soutenu par le Rwanda, le 27 janvier, Bakambu a intensifié ses protestations. Sur le terrain, son engagement se traduit par un geste symbolique qu’il répète à chaque but inscrit. “C’est un honneur de représenter les miens de cette manière”, explique-t-il, précisant qu’il n’en est pas l’initiateur mais qu’il a contribué à le faire connaître au grand public.
Ce geste est devenu un symbole fort, repris par ses coéquipiers et d’autres sportifs. Lors de la dernière Coupe d’Afrique des Nations, l’équipe nationale congolaise l’a effectué en bloc avant son match contre la Côte d’Ivoire. Pour Bakambu, le message est clair : le silence n’est plus une option. “Maintenant, tout le monde le connaît et l’adopte”, conclut-il, espérant que la mobilisation finira par faire bouger les lignes.