Kinshasa, 18 mars 2025- Le Gouvernement de la RDC a vivement salué les récentes sanctions de l’Union européenne (UE) visant des hauts gradés de l’armée rwandaise ainsi que des entités économiques liées au groupe rebelle M23. Cette décision marque une reconnaissance officielle du rôle joué par le Rwanda dans l’instabilité persistante à l’Est de la RDC, un point que Kinshasa dénonce depuis des années.
Ces mesures, soutenues par les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le Canada, viennent renforcer la pression internationale sur Kigali. Elles pointent du doigt la responsabilité directe du Gouvernement rwandais dans la dégradation sécuritaire, notamment par son appui militaire aux rebelles du M23, accusés de crimes de guerre et de violations des droits humains. Selon Kinshasa, les forces rwandaises sont impliquées dans la mort de plus de 8.500 civils et d’atrocités telles que des violences sexuelles, des enlèvements et des attaques contre des infrastructures médicales.
Un aspect clé de ces sanctions réside dans le ciblage d’entités économiques stratégiques du Rwanda, comme l’Office rwandais des mines, du pétrole et du gaz, ainsi que la raffinerie d’or de Gasabo. Pour la RDC, il s’agit d’une avancée majeure dans la lutte contre le pillage illégal de ses ressources minières, qui alimente le financement des groupes armés dans la région. Kinshasa voit dans ces restrictions un premier pas vers une meilleure régulation du commerce des minerais dits de “conflit”.
Toutefois, la RDC ne compte pas s’arrêter là. Elle appelle la communauté internationale à aller plus loin en imposant un embargo sur les minerais extraits illégalement et exportés par le Rwanda. De plus, Kinshasa plaide pour la suspension de la participation rwandaise aux missions de maintien de la paix de l’ONU et un renforcement du contrôle sur les transferts d’armes dans la région. Ces mesures, selon le Gouvernement congolais, sont indispensables pour obtenir un retrait total et immédiat des troupes rwandaises du territoire national.
En parallèle, la RDC réaffirme son engagement en faveur d’une résolution diplomatique du conflit, en s’appuyant sur la résolution 2773 du Conseil de sécurité des Nations unies. Si ces sanctions marquent une étape décisive, Kinshasa insiste sur la nécessité d’un suivi rigoureux afin qu’elles produisent un impact réel et durable sur la situation sécuritaire et économique de la région.