Kinshasa, 17 mars 2025- L’Union européenne a pris une décision significative en imposant des sanctions individuelles à plusieurs dignitaires rwandais, reconnaissant ainsi le rôle déstabilisateur du Rwanda dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) à travers son soutien au Mouvement du 23 mars (M23).
Au-delà des sanctions, qui ont provoqué le retrait des parties rebelles du dialogue de Luanda, René Mayilukila Ndakivangi, président du conseil d’administration de l’AMICONGO et cadre de l’UDPS, sollicite auprès de l’Union européenne un accompagnement militaire renforcé, similaire à celui apporté à l’Ukraine.
« Nous exprimons notre soutien indéfectible au président de la République et aux institutions pour cette nouvelle victoire diplomatique. Nous appelons à un accompagnement militaire renforcé, similaire à celui apporté à l’Ukraine, afin de permettre à la RDC de défendre son intégrité territoriale et de protéger sa population. Seule une action résolue et coordonnée, incluant un soutien militaire substantiel, permettra de mettre fin à l’occupation et de garantir une paix durable dans l’Est de la RDC », a-t-il déclaré lors d’un entretien accordé à la rédaction ce mardi.
Pour René Mayilukila, cette action témoigne de la volonté de l’UE de contribuer à la paix dans la région. Cependant, il est impératif d’intensifier les efforts pour rétablir pleinement la paix et la stabilité dans les zones occupées de la RDC. Cela implique d’aller au-delà des sanctions et d’envisager des mesures supplémentaires pour exercer une pression maximale sur le Rwanda et les groupes armés qui sèment le chaos.
Concernant l’invitation du président angolais visant à réunir les parties prenantes y compris la majorité, l’opposition armée et non armée, ainsi que la société civile dans la quête de la paix à l’Est, René Mayilukila affirme que le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a accepté de négocier sous la pression de son homologue angolais.
« Cette décision est nécessaire, salutaire même, parce que la communauté internationale notamment le Conseil de sécurité et les organisations régionales africaines dont fait partie la RDC n’a pas laissé le choix au président. On a poussé Félix Tshisekedi à dialoguer, et suite à cela, il a dû mettre de l’eau dans son vin. Il faut également dire que la RDC n’a pas une armée suffisamment forte pour défendre l’intégrité de son territoire, en raison des nombreuses trahisons et défections. Étant donné le contexte complexe et délétère, c’est sous la pression de son homologue angolais que le président Tshisekedi a accepté de négocier avec les rebelles », a-t-il expliqué.
Il précise toutefois que cela ne remet en cause à aucun moment les accusations portées contre Paul Kagame :
« Le M23 demeure un supplétif du Rwanda, sous les ordres du président Kagame. Et le fait que la RDC négocie avec les rebelles du M23 ne change rien à cette réalité » A-t-il ajouté.
À noter qu’après la convocation des délégations des parties prenantes à Luanda, capitale angolaise, Félix Tshisekedi et Paul Kagame se sont rencontrés en tête-à-tête ce mardi à Doha, au Qatar, sous l’égide de l’émir Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani.