Kinshasa, 21 mars 2024- Après plusieurs jours d’incertitude, les habitants de Walikale-centre commencent timidement à regagner leur cité, désertée après de violents combats ayant conduit à sa prise par les rebelles du M23 le 19 mars. Le spectacle qu’ils découvrent en revenant est celui d’une ville marquée par la peur et la destruction, où le quotidien reste suspendu aux tensions persistantes.
Si le cœur de Walikale semble retrouver un semblant de vie, l’axe stratégique reliant la cité à Lubutu reste une zone de conflit actif. Des affrontements sporadiques continuent d’opposer l’armée congolaise aux rebelles, empêchant toute circulation sécurisée et maintenant la population dans un état d’alerte permanent.
En parallèle des combats, une autre menace pèse sur la région : les pillages. Des hommes armés en tenue militaire sèment la désolation dans plusieurs villages, notamment à Mubi, Ndjingala et Logu, où les habitants ont vu leur bétail, leurs marchandises et leurs biens personnels disparaître. Ces actes de prédation, attribués à des groupes armés non identifiés, accentuent le traumatisme d’une population déjà éprouvée.
Face à cette insécurité croissante, de nombreux habitants hésitent à rentrer chez eux. La crainte des violences et des exactions pousse certains à se réfugier hors des axes routiers, tandis que d’autres préfèrent cacher leurs biens dans l’espoir d’échapper aux pillages. La psychose s’installe et ralentit tout espoir de retour à la normale.
Dans ce climat chaotique, les équipes humanitaires s’activent pour identifier les blessés et récupérer les corps laissés sur place, afin de prévenir tout risque d’épidémie. Leur présence reste l’un des rares signes d’espoir pour une population qui, malgré tout, tente de reconstruire son quotidien dans un environnement toujours incertain.