Kinshasa, 25 mars 2025- Alors que les consultations pour la formation du gouvernement d’Union nationale viennent de débuter, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, pose les bases d’une approche centrée sur la cohésion nationale et la stabilité du pays. Lors de son échange avec le conseiller spécial en matière de sécurité, il a insisté sur la nécessité de rassembler les Congolais et d’identifier clairement les acteurs du conflit avant d’engager toute démarche politique.
“Le gouvernement d’union nationale devrait être l’aboutissement d’un processus débutant par la cohésion nationale. Retrouvons la paix ensemble et cherchons les acteurs qui sont à la mesure du moment. Il faut rassembler tous les Congolais”, a déclaré Vital Kamerhe.
Pour atteindre cet objectif, il recommande de clarifier le rôle de chaque protagoniste du conflit. Selon lui, sur le plan militaire, les adversaires sont bien identifiés : le M23, le Rwanda et l’Ouganda. D’un autre côté, il pointe du doigt des acteurs non armés comme l’opposition congolaise et une partie de la société civile, qui ne partagent pas la vision du président de la République.
Le speaker de la chambre basse du parlement congolais souligne également la nécessité de structurer l’Union sacrée, la coalition au pouvoir, pour éviter toute cacophonie. “Avant de fédérer les efforts, il faut mettre de l’ordre au sein de l’Union sacrée qui soutient le président”, a-t-il affirmé.
Tout en saluant l’initiative présidentielle, Kamerhe suggère une approche progressive. Il propose la mise en place d’un gouvernement de cohésion nationale avec des missions précises, évaluées tous les trois mois. “Il faut définir avec le conseiller spécial les piliers qui vont sous-tendre ce gouvernement”, a-t-il ajouté.
Dans sa vision d’un processus de paix inclusif, il appelle à une synthèse des efforts diplomatiques en cours, notamment ceux de Luanda, Nairobi et de la CENCO. Il plaide pour une solution qui puisse convaincre le M23 de déposer les armes et engage le Rwanda et l’Ouganda dans une relation de bon voisinage durable.
Vital Kamerhe met en garde contre les discours qui pourraient fragiliser cette démarche. “Le président doit veiller à ce que personne ne parle en son nom dans les médias ou sur les réseaux sociaux pour nuire à la recherche de la paix. Plus nous sommes unis, plus nous sommes forts”, a-t-il insisté.
Ces consultations marquent une étape cruciale pour l’avenir politique du pays. Si la volonté d’instaurer un climat de paix semble partagée, la réussite de cette démarche dépendra de la capacité du gouvernement à traduire ces ambitions en actions concrètes et à surmonter les divergences internes qui freinent encore l’unité nationale.