Kinshasa, 27 mars 2025- Autrefois prisés par les touristes et les travailleurs humanitaires, les hôtels de Goma peinent aujourd’hui à remplir leurs chambres. La baisse drastique du nombre de visiteurs depuis l’occupation de la ville par l’AFC/M23 en janvier a poussé plusieurs établissements à réduire leur personnel. Un gérant confie que ses recettes ont chuté de près de 50 %, compromettant le maintien de son activité.
Les restaurants, autre pilier économique de la ville, subissent de plein fouet cette crise. Une propriétaire témoigne d’une perte de 75 à 80 % de son chiffre d’affaires. Face à l’absence de clients, elle a dû licencier 15 de ses 20 employés, ne gardant qu’une petite équipe pour éviter la fermeture définitive.
Les travailleurs payent le prix fort
Derrière ces fermetures et mises en congé technique, ce sont des centaines de travailleurs qui se retrouvent sans ressources. Virginie Masika, serveuse dans un restaurant, a dû quitter son emploi, son employeur ne pouvant plus assurer son salaire. Cette situation touche également les services publics, où plusieurs agents ont vu leurs activités suspendues.
Le secteur humanitaire, pourtant crucial à Goma, est lui aussi frappé. En février, une ONG internationale a licencié une centaine de personnes. La fermeture de banques et l’arrêt des flux financiers limitent encore davantage l’aide aux populations locales, aggravant la détresse sociale.
Les supermarchés et commerces subissent également un ralentissement drastique. La peur de l’insécurité et la baisse du pouvoir d’achat des habitants freinent les ventes, mettant en péril l’approvisionnement en biens essentiels. Les propriétaires de boutiques se retrouvent contraints de réduire leurs stocks et de licencier leurs employés.
Face à cette situation alarmante, la population de Goma attend des mesures d’urgence pour relancer l’économie locale. Sans soutien extérieur ni stabilisation sécuritaire, la ville pourrait s’enfoncer davantage dans une crise dont les conséquences s’annoncent dévastatrices à long terme.