Kinshasa, 28 mars 2025- Lors du briefing trimestriel au Conseil de sécurité de l’ONU tenu ce jeudi, Bintou Keita, cheffe de la Monusco, a tiré la sonnette d’alarme sur l’expansion rapide des rebelles de l’AFC-M23. Selon elle, ces derniers ne se contentent plus de consolider leurs positions au Nord-Kivu, mais menacent désormais d’étendre leur influence vers les provinces de la Tshopo et du Maniema.
Depuis février, le M23 a avancé à une vitesse fulgurante, prenant le contrôle de territoires stratégiques. “Le territoire d’Idjwi et les hauts plateaux d’Uvira sont tombés. Walikale est en passe d’être entièrement conquis”, a-t-elle alerté. Plus préoccupant encore, les rebelles ne se limitent plus à l’occupation militaire : à Bukavu, ils ont mis en place une administration parallèle, avec un gouverneur, des vice-gouverneurs et un maire, tandis qu’au Nord-Kivu, un administrateur financier et un délégué à l’extraction minière ont été désignés.
Bintou Keita a dénoncé une lien évident entre ce conflit et l’exploitation illicite des ressources naturelles. Elle a insisté sur le fait que cette guerre n’est pas seulement territoriale, mais aussi économique, alimentée par le pillage des richesses minières.
Face à cette escalade, elle a appelé la communauté internationale à agir immédiatement pour obtenir un cessez-le-feu inconditionnel et mettre en œuvre la résolution 2773 du Conseil de sécurité. Selon elle, le temps des tergiversations est révolu : chaque jour qui passe sans action concrète permet aux rebelles de renforcer leur emprise et de déstabiliser davantage la région.
La cheffe de la Monusco a également insisté sur la nécessité d’un engagement sincère de toutes les parties prenantes. “Il est impératif que toutes les forces impliquées honorent leur engagement à faire taire les armes et à rechercher une solution pacifique”, a-t-elle déclaré, appelant à une coopération renforcée pour restaurer la stabilité en RDC.
Alors que la situation continue de se détériorer, l’ONU exhorte les acteurs régionaux et internationaux à prendre leurs responsabilités. Le sort de millions de civils et l’avenir de la RDC dépendent des décisions prises dans les jours à venir.