Kinshasa, 6 avril 2025 – Alors que la capitale congolaise suffoque sous les eaux, le président Félix Tshisekedi a réagi en annonçant la création d’une commission ad hoc pour évaluer l’état critique de la voirie et des systèmes d’assainissement à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.
Cette décision a été rendue publique lors du 38ᵉ Conseil des ministres tenu le 4 avril 2025, à la suite des récentes descentes sur le terrain du chef de l’État, qui a constaté l’insalubrité avancée, l’envahissement des voies publiques par les marchés informels et l’impraticabilité croissante des routes.
“Le président a été frappé par l’ampleur du désordre urbain et la dégradation des infrastructures”, a expliqué Patrick Muyaya, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement.
La commission présidentielle aura pour mission de dresser un diagnostic complet : repérer les caniveaux obstrués, les constructions anarchiques sur les voies d’évacuation et proposer des solutions concrètes et durables pour prévenir les crises futures.
Cette annonce survient dans un contexte de crise aiguë. À Kinshasa, des milliers de personnes et de véhicules restent bloqués depuis deux jours sur le pont N’djili, complètement submergé par les eaux après la crue de la rivière du même nom. Les quartiers de Ndanu, Petro Congo et Quartier 8 sont parmi les plus sinistrés.
De nombreuses familles ont passé la nuit dans leurs véhicules, sans assistance, tandis que le gouvernement peine à établir un bilan définitif des pertes humaines et matérielles.
La mise en place de cette commission pourrait marquer un tournant dans la gestion des infrastructures urbaines en RDC, à condition qu’elle débouche sur des actions concrètes. Mais face à une opinion publique excédée, l’urgence n’est plus seulement dans les rues : elle est aussi politique.