Kinshasa, 07 avril 2025- Alors que Kinshasa tente encore de se relever après les inondations meurtrières des 4 et 5 avril, une autre crise frappe ses habitants : l’eau potable ne coule plus dans 14 communes de la capitale. En cause, les dégâts subis par l’usine de traitement de la REGIDESO, située sur la rivière N’djili, noyée sous la violence des intempéries.
Parmi les zones touchées, des communes densément peuplées comme Limete, Masina ou encore Matete, où les robinets sont à sec depuis plusieurs jours. La Régie de distribution d’eau appelle au calme, promettant un retour progressif à la normale dans un délai de 48 à 72 heures. En attendant, c’est le système D qui prévaut dans les quartiers : bidons en main, les Kinois se débrouillent.
Mais au-delà de l’urgence, le directeur général de la REGIDESO, David Tshilumba Mutombo, pose un constat sans détour : “Ce n’est pas la pluie le problème, c’est notre manière de bâtir.” Constructions anarchiques, absence de drainage et urbanisme improvisé fragilisent chaque jour un peu plus les infrastructures de la ville.
La REGIDESO en appelle à un sursaut collectif, prônant un urbanisme plus réfléchi et plus résilient face aux effets désormais récurrents du changement climatique. L’infrastructure hydraulique de la capitale, vieillissante et exposée, ne peut plus faire face seule à ces chocs.
Avec déjà 33 morts et des dizaines d’hospitalisations, Kinshasa paie un lourd tribut. Et la coupure d’eau, dans un contexte sanitaire fragile, vient rappeler que les catastrophes naturelles ne sont jamais “naturelles” quand les villes ne sont pas préparées.