Kinshasa, 08 avril 2025 – Les consultations politiques initiées par le président Félix Tshisekedi, censées ouvrir la voie à un gouvernement d’union nationale, prennent fin ce mardi 8 avril. Mais à l’heure du bilan, la promesse d’inclusivité semble bien loin de la réalité.
Pendant deux semaines, Désiré Kashmir Kolongele Eberande, conseiller spécial en matière de sécurité, a reçu plusieurs formations politiques issues de la majorité présidentielle, ainsi que certaines organisations de la société civile. Une initiative présentée comme ouverte à toutes les sensibilités.
Pourtant, de nombreuses voix dénoncent une mise à l’écart. Des organisations affirment avoir adressé leurs propositions sans jamais avoir été conviées aux discussions. Résultat : leurs contributions sont restées lettre morte.
Côté opposition, le boycott de figures majeures – Joseph Kabila, Matata Ponyo, Martin Fayulu, Delly Sesanga, Moïse Katumbi – a vidé ces assises d’une partie de leur substance politique. Seuls quelques noms comme Marie-Josée Ifoku, Adolphe Muzito, Néné Kulu, et certains ex-candidats à la présidentielle ont répondu présents. La participation controversée de membres revendiquant des appartenances au FCC ou à Ensemble pour la République a alimenté le soupçon de manipulation politique.
Pour de nombreux observateurs, ces consultations ont davantage servi à resserrer les rangs au sein de la majorité qu’à construire un véritable consensus national. Un processus jugé fermé, entre proches du pouvoir, où la logique d’alliance politique a pris le pas sur l’écoute des divergences.
Dans ce climat de défiance, une voix tente tout de même de tracer une voie alternative. Le Corps Universel des Ambassadeurs, Chevaliers, Officiers et Bâtisseurs de la Paix/RDC, qui avait anticipé le rejet de ces consultations par certains opposants, s’apprête à dévoiler un Plan de paix. Présenté comme une réponse stratégique à la crise actuelle, ce plan aborde tant la structure du futur gouvernement que des réformes de fond, gardées pour l’instant confidentielles.
Alors que la RDC reste fragilisée par de multiples tensions, la question demeure : l’union nationale peut-elle naître d’un processus qui n’a pas su rassembler ? Ou faudra-t-il ouvrir une nouvelle page, plus sincèrement tournée vers l’intérêt collectif ?