Kinshasa, 09 avril 2025- Alors que l’Est de la RDC reste le théâtre d’affrontements persistants, le mouvement rebelle AFC/M23 tente de reprendre l’initiative politique. Dans une déclaration officielle, le groupe armé a dressé une liste de six conditions strictes, sans lesquelles aucune négociation avec le gouvernement congolais ne pourra être envisagée. Le ton est posé, mais ferme : pas de dialogue sans gestes politiques forts.
Au sommet des exigences figure une déclaration solennelle du président Félix Tshisekedi. Pour l’AFC/M23, cette prise de parole serait la clé d’un engagement crédible en faveur d’un règlement pacifique. En clair, il ne s’agit plus simplement de discuter de paix, mais d’en poser les fondations symboliques et institutionnelles.
Le mouvement rebelle demande également la levée de toutes les mesures considérées comme hostiles, notamment la résolution de l’Assemblée nationale du 8 novembre 2022. Il insiste sur la nécessité de négocier dans un cadre « neutre », à l’abri de toute pression ou menace judiciaire.
Sur le terrain judiciaire, l’AFC/M23 réclame l’annulation des poursuites et condamnations visant ses dirigeants. Le mouvement juge que leur maintien constitue un obstacle majeur à un dialogue équitable, et accuse Kinshasa d’entretenir une logique de diabolisation plutôt que de réconciliation.
Autre point sensible : les arrestations de personnes soupçonnées de liens avec le groupe. L’AFC/M23 exige leur libération immédiate, dénonçant un climat de suspicion ethnique. Le groupe plaide également pour une lutte rigoureuse contre les discours de haine, demandant la reconnaissance de la citoyenneté congolaise pour les populations souvent stigmatisées.
Enfin, le mouvement conditionne tout progrès à la signature d’un cessez-le-feu bilatéral. Dans un contexte d’impasse militaire, cette dernière exigence sonne comme un test de bonne foi. Pour l’heure, Kinshasa n’a pas officiellement réagi, mais l’horloge diplomatique, elle, continue de tourner.