Kinshasa, 10 avril 2025- L’annonce du retour de Joseph Kabila en RDC a secoué la scène politique du pays. Alors que l’ex-président regagne la région orientale, des voix s’élèvent pour dénoncer ce qu’elles considèrent comme une tentative de déstabilisation. Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS, ne fait pas dans la demi-mesure : pour lui, le retour de Kabila est une manœuvre aux multiples enjeux géopolitiques.
Dans une déclaration vigoureuse, Kabuya a rapidement mis en lumière une supposée chaîne d’influence reliant Kabila à Paul Kagame, le président rwandais. “Nangaa c’est le produit de Kabila, Kabila c’est le produit de Kagame”, a-t-il asséné, suggérant une implication directe du Rwanda dans les affaires intérieures de la RDC. Cette déclaration met en lumière les tensions régionales qui pèsent lourdement sur la politique congolaise.
Mais pour Kabuya, l’enjeu n’est pas seulement national, il est également stratégique. “Le retour de Kabila s’inscrit dans une dynamique pour fragiliser le pouvoir de Félix Tshisekedi”, a-t-il poursuivi. À ses yeux, cette manœuvre vise à affaiblir l’actuel président, d’autant plus que le climat politique est tendu avec l’apparition de nouvelles sanctions internationales contre le Rwanda.
Face à cette situation, Kabuya appelle à une union sacrée derrière Tshisekedi. “Je demande à notre peuple de se mobiliser comme un seul homme, de s’arranger derrière Félix Tshisekedi. C’est lui qui incarne la valeur pour sauver notre pays”, a-t-il exhorté. Cette déclaration semble répondre à la menace que représente, selon lui, le retour en force de Kabila, mais aussi à la fragilité politique que traverse la RDC.
L’UDPS, toujours fidèle à son président actuel, met en garde contre les dangers de la division et du retour de figures politiques controversées. Selon Kabuya, la position de Kagame, face aux sanctions internationales qui pèsent sur son régime, est particulièrement significative. “Il faut que vous-même vous puissiez porter des gants, monter sur le ring”, a-t-il suggéré, une référence implicite à la nécessité de défendre les intérêts congolais face aux ingérences extérieures.
Dans cette confrontation géopolitique, l’élu de Mont-Amba n’hésite pas à accuser Kabila d’avoir fermé les yeux sur l’occupation étrangère de plusieurs villes de l’Est de la RDC. Selon lui, l’ancien président se serait désintéressé de la souffrance de la population locale, et son retour serait uniquement motivé par une volonté de maintenir l’instabilité pour retrouver le pouvoir par la violence.
Kabuya va même plus loin en insinuant que Kabila est bien conscient qu’il n’aurait jamais pu remporter une élection démocratique, même pas au niveau local. “Kabila savait que l’unique façon de revenir en politique était de tuer les Congolais”, a-t-il martelé, critiquant vivement son attitude passive face aux crises humanitaires dans des villes comme Goma et Bukavu, mais aussi son réveil opportun lorsqu’il s’agit de répondre à des pressions internationales.