Kinshasa, 14 avril 2025- Dans l’ombre des forêts de Bapere, un drame silencieux se noue. Les rebelles ADF, loin des attaques éclairs qui faisaient leur marque, adoptent désormais une stratégie bien plus insidieuse : exploiter les civils pour extraire de l’or. Une réalité alarmante révélée le 13 avril par la société civile locale et confirmée par les autorités territoriales.
Le modus operandi est simple, mais cruel. Après avoir semé la terreur, les ADF promettent aujourd’hui la paix… en échange d’une servitude forcée. Les orpailleurs, autrefois pourchassés, sont invités à retourner à leurs mines, non pas pour leur propre gain, mais pour celui de leurs nouveaux maîtres.
À 45 dollars le gramme, le prix de l’or est désormais fixé par les rebelles eux-mêmes. Un tarif imposé par la menace, qui cache une réalité bien plus sombre : les civils sont pris au piège d’une économie de guerre déguisée en accord tacite. Travailler ou mourir, tel est l’ultimatum déguisé.
Le colonel Alain Kiwewa, administrateur du territoire de Lubero, dénonce cette dérive inquiétante. Pour lui, les ADF ne se contentent plus d’incursions violentes : ils s’installent, s’enracinent, et bâtissent leur pouvoir sur l’exploitation humaine. Une logique d’occupation qui renforce leur emprise sur la région.
Face à cette menace rampante, les autorités appellent à la vigilance. L’armée est mobilisée pour traquer les groupes armés, tandis que les civils sont invités à ne céder ni à la peur ni à la tentation. “Ne leur faites jamais confiance”, martèle le colonel Kiwewa, dans un dernier avertissement.
Au Nord-Kivu, la guerre ne se joue plus seulement avec des armes. Elle s’infiltre dans les veines de l’économie locale, détourne la sueur des hommes pour financer la violence, et transforme les mines en prisons à ciel ouvert.