Kinshasa, 15 avril 2025- C’est un coup de semonce qui résonne dans le monde du football congolais : l’AS Maniema Union a décidé de boycotter la phase des Play-offs du championnat national. Une décision choc qui met en lumière un malaise profond : la centralisation des matchs uniquement à Kinshasa et Lubumbashi.
Pour le club de Kindu, ce choix logistique est tout sauf neutre. Il brise l’équité sportive, impose des déplacements coûteux et désavantage les équipes provinciales, à la fois sur le plan mental et physique. Jouer loin de son public, dans des villes perçues comme des “bastions adverses”, affecte le moral et la performance, selon la direction du club.
Dans un communiqué au ton ferme, le club vert et noir de Kindu parle d’une atteinte à l’intégrité de la compétition. “Imposer à notre équipe des matchs dans des environnements étrangers est une mise en péril délibérée de l’équilibre sportif”, peut-on y lire. Un message clair qui dénonce un système à géométrie variable.
Au-delà de cette décision, le club pointe une dérive structurelle du championnat : l’absence de prise en compte des réalités régionales, le désintérêt pour l’équité, et une centralisation qui nourrit la frustration des clubs en dehors des grands centres. Une vision à contre-courant de la promesse d’un football national inclusif.
“Participer dans ces conditions serait trahir nos valeurs”, poursuit Maniema Union. Le club dit rester fidèle à l’esprit du sport, au fair-play et à l’égalité des chances, des principes qu’il juge bafoués par l’organisation actuelle. Pour eux, jouer sans équité, c’est renoncer à l’essence même de la compétition.
Ce retrait, au-delà du geste sportif, pose une question lourde : le football congolais peut-il vraiment prétendre à une ligue unifiée et juste, si les décisions de fond laissent de côté une partie du pays ? La réponse de Maniema Union est claire : pas sans respect des règles du jeu pour tous.