Kinshasa, 16 avril 2025 — Face aux conflits qui ravagent l’est de la RDC et la région des Grands Lacs, un dialogue national sur la gouvernance minière s’est ouvert ce mardi au chapiteau du Pullman Grand Hôtel, sous l’impulsion du Comité de crise pour la paix et la sécurité (CCPS-RDC). Un cadre inédit où la société civile, le gouvernement et les partenaires internationaux cherchent à répondre à une question cruciale : comment sortir du cycle infernal où ressources minières riment avec violences et divisions ?
Porté par le coordinateur national du CCPS, Maître Patient Bashombe, ce forum vise à passer de l’indignation à l’action. “Il ne s’agit plus seulement d’un problème sécuritaire ou d’une crise humanitaire passagère. C’est une guerre d’occupation, de prédation économique, de manipulation des identités, une guerre contre notre souveraineté”, a-t-il déclaré. Pour lui, il est temps de poser les bases d’une refondation morale, institutionnelle et économique du pays.
L’ambition du dialogue est claire : identifier les liens entre l’exploitation illégale des ressources et les conflits armés dans les zones minières. Bashombe appelle à la création d’un comité de crise capable de formuler des politiques publiques justes, protéger les communautés locales et promouvoir un plaidoyer crédible aux niveaux national, régional et international.
La Première ministre Judith Suminwa Tuluka, présente au lancement, a salué l’initiative de la société civile. Elle a insisté sur la nécessité d’un « nouveau pacte entre l’État et les citoyens, fondé sur la vérité, la transparence et la confiance mutuelle ». Pour elle, la gouvernance minière ne doit plus rester une affaire technocratique, mais devenir une priorité citoyenne et une urgence politique.

L’ambassadeur d’Allemagne en RDC, Ingo Herbert, a pour sa part souligné l’importance de cette initiative dans le renforcement de la coopération entre les gouvernements congolais et allemand. Il a mis en lumière les nombreux défis auxquels font face les acteurs du secteur, notamment dans les zones affectées par les conflits armés.
Durant trois jours, les participants vont se pencher sur des problématiques clés : la traçabilité des produits miniers, les violations des droits humains dans les sites artisanaux, le respect des standards internationaux, et les conditions de travail des techniciens du secteur. Un rendez-vous décisif pour tenter de reprendre le contrôle d’un secteur stratégique, mais trop souvent source de sang et de larmes.