Kinshasa, 16 avril 2025 – Le choc des inondations dévastatrices qui ont endeuillé Kinshasa début avril ne restera pas sans suite. Face à la gravité de la situation, le gouvernement congolais change de ton : fini la complaisance, place à l’action ferme contre les constructions anarchiques, identifiées comme l’un des principaux facteurs aggravants.
Le président Félix Tshisekedi a convoqué une réunion d’urgence avec les membres du gouvernement concernés et les autorités provinciales. Objectif : établir un plan d’action concret pour protéger durablement la population et ses biens.
À l’issue de cette réunion, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a dressé un bilan alarmant : “Malheureusement, 75 compatriotes sont décédés et plus de 11 000 sinistrés sont actuellement hébergés sur quatre sites.” Un drame humain qui pousse l’exécutif à passer à la vitesse supérieure.
“Nous venons de finir une très longue séance de travail avec le président de la République, qui a pris plus d’une heure et demie pour examiner la situation dans sa globalité”, a précisé Muyaya, avant de relayer la position ferme du chef de l’État.
Le président Tshisekedi a exhorté son gouvernement à maintenir l’aide aux populations touchées, tout en appelant à une transformation profonde de la gestion urbaine. “Désormais, des mesures efficaces seront prises pour une meilleure anticipation des risques”, a déclaré Muyaya.
Mais plus encore, il s’agit de s’attaquer aux racines du problème. “On ne peut pas accuser uniquement la nature ou la pluie. L’humain porte une grande part de responsabilité dans ce qui s’est passé”, a-t-il insisté. Dans le viseur : les constructions illégales qui pullulent dans les zones non viabilisées.
Des mesures strictes sont en préparation, avec des démolitions prévues. “Certaines maisons construites dans des zones non-édificandi seront rasées. Des décisions dures vont tomber dans les jours à venir” a prévenu le porte-parole.
Félix Tshisekedi assure personnellement la mise en œuvre de ces décisions, sans exception ni passe-droit. “Il n’y aura pas de protection politique ou de privilèges pour quiconque. Le président de la République s’est porté garant de l’application stricte de ces mesures”, a martelé Muyaya.
Ce tournant marque une volonté politique affirmée : prévenir plutôt que guérir. En misant sur la fermeté et l’anticipation, le gouvernement entend rompre avec la fatalité et éviter que de telles tragédies ne se reproduisent.