Kinshasa, 18 avril 2025- L’image de Joseph Kabila foulant le sol de Goma, ce vendredi, résonne comme un retour soigneusement calculé. Sans annonce officielle, son apparition dans l’est de la RDC, en proie à l’insécurité, interroge autant qu’elle intrigue. Dans un climat déjà chargé, la présence de l’ancien président relance le débat sur son rôle dans la crise actuelle.
L’ex-chef de l’État avait annoncé début avril son intention de revenir pour « aider à résoudre la crise sécuritaire ». Une démarche présentée comme patriotique, mais qui intervient alors que les tensions avec le président Tshisekedi sont au plus haut. Pour certains, ce geste ressemble plus à une manœuvre politique qu’à un élan de solidarité nationale.
Accusé par l’actuel chef de l’État de soutenir indirectement le M23, Kabila rejette fermement toute implication. Pourtant, son activisme soudain – consultations avec l’opposition, critiques ouvertes du pouvoir – rappelle les stratégies des anciens dirigeants en quête de retour. Ce retour en pleine tourmente n’est sans doute pas anodin.
Depuis son retrait en 2019, l’ex-président semblait avoir tiré un trait sur la vie politique, préférant les bancs universitaires. Mais à mesure que les élections approchent, sa réapparition soulève des soupçons. Est-ce vraiment la sécurité du pays qui motive Kabila, ou bien une ambition jamais éteinte ?
Dans une RDC où chaque geste politique peut raviver des foyers de tension, le retour de Kabila pourrait redistribuer les cartes. Messie pour les uns, manipulateur pour les autres, l’ancien président est de retour, et avec lui, une période d’incertitude à haute intensité.