Kinshasa, 21 avril 2025- Malgré les annonces ambitieuses du gouvernement, la Minière de Bakwanga (MIBA) reste dans l’attente. Son directeur général, André Kabanda, l’a confirmé samedi sur Radio Okapi : aucun des fonds promis par les autorités n’a encore été débloqué. Une situation qui prolonge l’asphyxie d’une entreprise pourtant stratégique pour l’économie du Kasaï Oriental.
“Le plan était adopté en Conseil des ministres depuis le mois d’août”, a rappelé André Kabanda. Ce plan de redressement prévoyait un financement public de 70 millions de dollars pour relancer l’exploitation du diamant par cette société d’économie mixte, jadis fleuron national. Mais près de huit mois plus tard, l’argent se fait toujours attendre.
Lors de sa visite à Mbuji-Mayi en décembre 2024, le président Félix Tshisekedi avait pourtant renforcé les attentes en annonçant l’arrivée d’une première tranche de 50 millions USD. “Au niveau de la MIBA, on n’a pas encore reçu ce montant”, souligne Kabanda, pointant un décalage entre les paroles et les actes.
Cette absence de financement compromet sérieusement les objectifs fixés, notamment la production annuelle de 12 millions de carats en 2025. Sans ressources, la MIBA ne peut relancer ses opérations minières, encore moins moderniser ses outils de production, ni sécuriser ses sites.
Outre les investissements techniques, la dotation présidentielle devait aussi servir à apurer les dettes sociales : retraites non versées, salaires impayés et infrastructures à réhabiliter. Or, aucun de ces volets n’a connu le moindre début d’exécution sur le terrain.
Kabanda en appelle désormais à la sécurisation urgente du patrimoine et des concessions minières de la MIBA, confrontée à de nombreuses incursions. Il insiste également sur la nécessité de certifier les réserves minières, condition indispensable pour attirer de potentiels investisseurs.
Le directeur général plaide également pour une restructuration de la dette de l’entreprise. “Il faut alléger le fardeau qui pèse sur la MIBA”, affirme-t-il. La relance durable de la société passe, selon lui, par un assainissement financier préalable et une volonté politique ferme.
L’inaction actuelle met en péril un acteur-clé de l’industrie diamantifère congolaise. À Mbuji-Mayi, l’impatience monte, car au-delà des chiffres, c’est toute une région qui attend une renaissance économique… promise, mais sans cesse reportée.