Kinshasa, 22 avril 2025 – Dans une correspondance adressée ce lundi au président de la Cour constitutionnelle, l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo, poursuivi pour détournement de fonds publics dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, annonce sa décision de ne plus comparaître devant cette juridiction.
Matata justifie sa décision par la position officielle de l’Assemblée nationale, dont il est membre en qualité de député. Cette dernière, lors de la plénière du 17 avril 2025, a estimé que les poursuites engagées contre lui sont inconstitutionnelles.
Selon lui, la procédure viole non seulement la Constitution, mais aussi le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, en ce qu’elle est menée à l’encontre d’un député jouissant d’une immunité parlementaire encore en vigueur.
“Je me conforme à la position de mon institution, l’Assemblée nationale, la seule habilitée, selon la Constitution, à autoriser ou non la levée des immunités parlementaires, condition préalable à toute comparution devant votre Haute et prestigieuse Cour”, écrit-il dans sa lettre. Il ajoute : “À la demande de la plénière de l’Assemblée nationale, je suis contraint de me plier à cette option institutionnelle en cessant de comparaître dans le cadre de la présente affaire.”
Matata Ponyo est accusé d’avoir joué un rôle central dans le détournement présumé de plus de 205 millions USD dans le cadre du projet Bukanga Lonzo. Il est poursuivi aux côtés de Déo Gracias Mutombo, ancien gouverneur de la Banque centrale, et du gérant de la société Africom.
L’ancien Premier ministre était attendu le 23 avril devant la Cour constitutionnelle pour présenter ses moyens de défense. Sa décision de ne plus se présenter marque un nouveau tournant dans cette affaire hautement médiatisée.