Kinshasa, 23 avril 2025- Le gouvernement congolais a ordonné la mise en œuvre stricte de la suspension des activités du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), après des soupçons d’implication de certains de ses membres avec le groupe rebelle M23. Cette décision marque un tournant sévère dans la gestion des partis politiques liés, de près ou de loin, à l’insécurité dans l’est du pays.
Dans une correspondance officielle, le Vice-premier ministre en charge de l’Intérieur, Shabani Lukoo Bihango, a instruit les institutions sécuritaires et de régulation – dont la Police nationale congolaise, l’ANR, la DGM et le CSAC – de veiller rigoureusement à l’application de cette mesure. L’arrêt immédiat de toutes les activités du parti a été exigé.
La circulaire appelle à une surveillance accrue des leaders du PPRD, ciblant particulièrement les mouvements et les prises de parole publiques. Les autorités sont invitées à prévenir toute tentative de contournement ou de réorganisation sous une autre forme.
Cette décision fait suite à une enquête ouverte après la révélation de liens présumés entre des figures du PPRD et le M23. Bien que le parti, dirigé par l’ancien président Joseph Kabila, ait nié en bloc ces allégations, affirmant qu’elles ne représentent pas sa ligne officielle, le gouvernement reste inflexible.
La mesure de suspension reste donc en vigueur jusqu’à nouvel ordre, et le message est clair : toute formation politique soupçonnée d’entretenir des rapports avec des groupes armés fera face à des sanctions fermes. Le climat politique s’en trouve d’autant plus tendu à l’approche des échéances électorales.