Kinshasa, 01 mai 2025- Dans une rare démonstration d’unité, quatre figures majeures de l’opposition congolaise — Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu et Delly Sesanga — ont signé une déclaration conjointe ce jeudi, appelant au retrait immédiat de toutes les forces étrangères présentes sur le sol congolais. L’objectif est de permettre aux Congolais de résoudre eux-mêmes leurs différends, loin de toute influence extérieure.
Dressant un constat accablant de la situation sécuritaire et politique en RDC, ces leaders dénoncent les maux persistants qui, selon eux, empêchent toute issue durable à la crise. “Toute solution qui ne prend pas en compte les causes profondes endogènes de la crise, […] ne peut qu’être factice et éphémère”, affirment-ils, pointant notamment la mauvaise gouvernance, la corruption, la violation des droits humains et la « fraude électorale » à l’origine, selon eux, du pouvoir actuel.
Ils s’inquiètent également de l’emprise étrangère sur les ressources naturelles congolaises, dénonçant une « exploitation illicite » favorisée par l’absence de transparence dans les accords signés. C’est pourquoi ils exigent que tous les traités économiques et sécuritaires conclus par la RDC soient rendus publics, afin de garantir une gestion souveraine des richesses nationales.
“Pour être un vecteur de la construction de la paix et de la sécurité, l’intégration économique sous-régionale doit s’opérer dans le respect […] de la souveraineté permanente de chaque pays sur ses richesses”, rappellent-ils dans leur déclaration, soulignant la nécessité d’un équilibre entre coopération régionale et protection des intérêts congolais.
Les leaders de l’opposition ont également évoqué le drame humanitaire causé par les conflits armés dans l’Est du pays. Ils appellent à garantir le retour sécurisé des personnes déplacées internes et des réfugiés de toute la région dans leurs foyers d’origine, soulignant que cette démarche est essentielle à la réconciliation et à la stabilité durable.
Cette sortie conjointe de figures politiques souvent rivales marque un tournant dans le paysage politique congolais. Face à une crise multidimensionnelle, ils entendent ainsi faire bloc pour poser un nouveau cadre de gouvernance, centré sur la souveraineté nationale, la justice et la restauration de la dignité du peuple congolais.