Kinshasa, 03 mai 2025- Un tournant politique majeur s’amorce à Kinshasa. Pour la première fois, le Sénat de la RDC accepte d’examiner officiellement un réquisitoire visant le sénateur à vie Joseph Kabila. L’ancien président est désormais dans le viseur de la justice congolaise, non plus en tant qu’ancien chef de l’État, mais comme parlementaire, avec les implications judiciaires que cela comporte.
C’est à la plénière du vendredi 2 mai que le président du Sénat, Sama Lukonde, a confirmé que cette démarche serait traitée selon les règles constitutionnelles et le règlement intérieur de la Chambre haute. Ce positionnement ouvre la voie à une éventuelle levée de l’immunité de Joseph Kabila, comme l’a récemment demandé le ministre de la Justice, Constant Mutamba.
Ce dernier a en effet surpris l’opinion en annonçant des poursuites contre Kabila pour des chefs d’accusation aussi lourds que « trahison, participation à un mouvement insurrectionnel, crimes de guerre et crimes contre l’humanité ». Il a toutefois insisté sur le fait que ces accusations ne concernent pas l’exercice de la présidence, mais relèvent des actes posés en tant que sénateur à vie.
Ce développement survient après des semaines d’agitation politique et judiciaire, notamment des perquisitions ont été menées dans plusieurs propriétés appartenant à l’ancien président, et son parti, le PPRD, a été suspendu par les autorités. L’opposition crie à l’acharnement politique, pendant que le gouvernement parle d’un « exercice normal de l’État de droit ».
Dans ce contexte tendu, l’opinion publique retient son souffle. La procédure parlementaire à venir pourrait redessiner les équilibres du pouvoir et marquer un précédent historique dans la vie politique congolaise. Reste à savoir si le Sénat ira jusqu’au bout de cette démarche inédite.