Kinshasa, 05 mai 2025- Les eaux tranquilles du lac Albert sont devenues le théâtre d’un affrontement implacable. Depuis plusieurs semaines, les localités riveraines de Nyamamba, Café et Datule vivent au rythme des tirs et des fuites. Dimanche 4 mai, la tension a franchi un nouveau cap. En riposte à une attaque de la milice Convention pour la révolution populaire (CRP), dirigée par Thomas Lubanga, l’armée congolaise a lancé des frappes aériennes ciblées, marquant un tournant dans cette guerre de harcèlement.
Les hélicoptères de combat ont sillonné le ciel de Djugu, larguant des bombes sur les positions ennemies avec une précision qui, selon les FARDC, a infligé de lourdes pertes à la milice. Le porte-parole de l’armée en Ituri, le lieutenant Jules Ngongo, affirme que des miliciens ont été neutralisés et que plusieurs armes ont été récupérées. “Nous ne nous arrêterons pas. L’objectif est d’éradiquer totalement cette rébellion”, a-t-il martelé.
Mais au-delà des bilans militaires, c’est la population civile qui reste la plus vulnérable. À Tchomia, à une soixantaine de kilomètres de Bunia, les détonations entendues dimanche soir ont ravivé la peur. De nombreux habitants ont passé la nuit cachés, redoutant de nouveaux affrontements. Dans les villages de pêcheurs, la société civile rapporte un climat de terreur, où chaque bruit de moteur peut signifier une nouvelle attaque.
Face à cette insécurité grandissante, les autorités provinciales ont lancé un appel à la raison. Le gouvernement local exhorte les combattants de la CRP à déposer les armes et à rejoindre le processus de paix en cours en Ituri. Une invitation réitérée alors que les efforts de stabilisation dans la région peinent à produire des résultats durables.
Pendant ce temps, l’armée poursuit ses offensives, déterminée à briser l’élan de cette milice qui continue de semer la désolation. La population, elle, espère un retour à la normalité, où les filets de pêche remplaceront les cris d’alerte, et où le lac cessera d’être un champ de bataille.