Kinshasa, 10 mai 2025- Pour son tout premier conclave, l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, a vécu une expérience marquante qu’il décrit comme « solennelle » et « pleine d’humilité ». Invité de l’émission spéciale de la chaîne catholique française KTO, vendredi soir, le cardinal congolais a partagé ses impressions sur cette grande première qui a abouti à l’élection du pape Léon XIV.
“Je pensais que les cardinaux se parlaient beaucoup entre eux, mais j’ai découvert la solennité du moment”, confie Fridolin Ambongo. “Le serment, la porte qui se ferme de manière solennelle… Ça y est, je me suis dit : les choses sérieuses commencent”, relate-t-il. Pour le prélat, ce huis clos spirituel donne toute sa grandeur à l’instant.
Loin des calculs et intrigues souvent fantasmés, le cardinal congolais a été frappé par la simplicité du processus. “J’étais même surpris de constater que malgré cette confusion au départ, on n’a pas mis longtemps pour tomber tous d’accord sur un homme. Le Seigneur avait déjà choisi son cardinal, il n’attendait de nous que de le rejoindre sur son choix”, explique-t-il.
L’archevêque de Kinshasa insiste qu’aucun agenda caché, aucune lutte de pouvoir. “Tout de suite, nous avons rejoint ce que le Seigneur nous indiquait comme chemin”, affirme-t-il. Une atmosphère de foi partagée, qui a permis une élection rapide, en seulement quatre tours de vote.
Interrogé sur la surprise de voir un pape venu des États-Unis, Fridolin Ambongo balaye les clichés. “Sur les réseaux sociaux, beaucoup disaient que c’était le moment pour l’Afrique ou l’Asie. Même des Américains n’y croyaient pas. Mais une fois en conclave, ces questions ne se posent pas”, dit-il. Pour lui, seul compte le cœur du candidat, pas son passeport.
“L’unique critère, c’est de savoir si cet homme est capable de guider le peuple de Dieu au niveau universel”, conclut-il. Fridolin Ambongo aura été le seul cardinal congolais à participer à cette élection historique du pape Léon XIV, successeur de François, décédé le 21 avril dernier.