Kinshasa, 14 mai 2025- Un climat d’angoisse s’est une fois de plus emparé du territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu, après une nouvelle incursion meurtrière des rebelles de l’AFC/M23. Ce mardi, deux civils ont été exécutés par balles à Kibati, dans le groupement Luberike, alors qu’ils faisaient partie d’un convoi en provenance de Goma. Le drame s’est déroulé en pleine journée, sur le marché local, ajoutant une couche de terreur au quotidien déjà éprouvant des habitants.
Selon des témoins sur place, les victimes faisaient partie d’un groupe de quatre personnes interceptées par les rebelles. Deux d’entre elles ont tenté de s’échapper, une décision qui leur a été fatale. “Ils étaient au nombre de 4 lors de leur arrestation. Deux parmi elles ont voulu fuir. C’est alors que les rebelles les ont tués par balles sur le champ”, confie un responsable local, qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité.
Les deux autres civils arrêtés ont été conduits de force vers un camp rebelle dont la localisation exacte reste inconnue. Depuis, aucun signe de vie n’a été donné, alimentant les craintes de la population et des proches. “Nous ne connaissons pas leur situation jusqu’à présent”, ajoute la même source. Cette disparition suscite des interrogations sur le sort qui leur est réservé.
La réoccupation récente de Kibati par les combattants de l’AFC/M23, après un bref retrait, semble avoir ravivé les tensions dans la zone. Plusieurs sources sécuritaires et administratives à Walikale centre confirment l’attaque et redoutent une série d’actes similaires dans les jours à venir. La population, elle, vit désormais dans une psychose permanente, guettée par l’insécurité et l’incertitude.
Cet épisode sanglant rappelle une fois de plus la fragilité de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. À Kibati comme dans d’autres localités du Nord-Kivu, les habitants réclament plus que jamais une présence accrue des forces armées et une réponse ferme de l’État face à ce qu’ils considèrent comme une insécurité imposée et entretenue.