Kinshasa, 15 mai 2025- Alors que le débat autour de la levée des immunités de Joseph Kabila secoue le paysage politique congolais, Moïse Katumbi brise le silence et appelle à la raison. Le président du parti Ensemble pour la République s’inquiète d’une démarche qu’il juge périlleuse pour la stabilité du pays. Pour lui, cette initiative pourrait raviver les tensions et menacer l’unité nationale dans un contexte déjà fragilisé par l’insécurité et les tensions sociales.
S’exprimant avec fermeté, Katumbi critique le non-respect des procédures légales. “La tentative de lever les immunités parlementaires du président honoraire Joseph Kabila, au mépris des dispositions légales exigeant un vote du Congrès, constitue une démarche dangereuse et irresponsable”, indique-t-il. Pour l’ancien gouverneur du Katanga, le pays devrait plutôt se tourner vers la concertation inclusive que vers les règlements de comptes politiques.
Face aux accusations graves portées contre Kabila, notamment des faits présumés de trahison et de crimes de guerre, Katumbi met en garde contre une instrumentalisation de la justice. ”Je condamne fermement cette volonté de contourner la loi pour des motifs manifestement guidés par des règlements de comptes que par l’intérêt général”, décrie-t-il. Il insiste sur la nécessité de préserver les piliers de la démocratie et de renforcer la cohésion sociale.
Dans un esprit d’apaisement, le leader d’Ensemble tend la main au pouvoir en place. Il en appelle directement au président Félix Tshisekedi pour désamorcer la crise politique qui couve. “J’exhorte le président Félix Tshisekedi à mettre fin à cette entreprise et à ouvrir un dialogue sincère avec son prédécesseur, Joseph Kabila, ainsi qu’avec toutes les parties prenantes”, appelle-t-il.
Katumbi ne nie pas la gravité des défis sécuritaires auxquels fait face la RDC, notamment dans l’Est du pays. Toutefois, il considère que la recherche de solutions durables passe nécessairement par une approche inclusive et respectueuse des institutions, plutôt que par des initiatives qui divisent.
À l’heure où le gouvernement affirme disposer de « preuves solides » de l’implication de Joseph Kabila dans la crise de l’Est à travers l’AFC/M23, le bras de fer entre justice, politique et dialogue national est désormais lancé. Katumbi, lui, fait le choix de la modération et de l’unité.